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Education sexuelle : combler l’absence des parents

Que ce soit lié  au  divorce ou à la mort, l’absence d’une mère joue beaucoup sur l’éducation sexuelle de ses enfants notamment les filles. Comment combler l’absence d’un parent dans l’éducation des enfants en matière de santé de la reproduction ?

 

 

« Lorsque j’ai perdu ma femme, il y a 6 ans, ma plus grande peur c’était de voir mes trois filles sans repères », nous confie Ousmane Kouyaté, un veuf. Depuis le décès de son épouse, ses enfants font la navette entre sa maison et celle de leur grand-mère maternelle.

Il y a deux mois de cela, Ousmane est passé leur remettre des habilles pour la fête et a constaté l’absence de la plus âgée, qui a 16 ans. « J’ai été désagréablement surpris d’apprendre qu’elle avait dit à sa grand-mère qu’elle était chez moi. En effet, depuis trois mois ma fille découche et elle nous fait croire à chacun qu’elle est chez l’autre », révèle-t-il.

Les enfants sont des êtres en devenir, en construction, ils ont besoin de leurs parents pour les aider à interpréter et comprendre certaines choses de la vie, dont la sexualité. Tout au long de son développement, l’enfant voit son corps changer, entrainant des réactions qu’il ne comprend pas forcément. Et pour cause. La préadolescente qui voit ses règles pour la première fois se pose certaines questions auxquelles elle n’a pas de réponses. Pareil pour le préadolescent qui éjacule pour la première fois. Dans les deux cas, les enfants pourraient bien s’affoler. Sans doute, ils ont besoin des parents pour les aider à comprendre.

Abandonnés

L’éducation sexuelle est difficilement abordée dans notre société. Cependant, les mères mettent le plus souvent en garde, protègent et en parlent de manière indirecte pour prévenir leurs filles surtout. En plus, beaucoup d’enfants évitent le sujet pour ne pas vexer, contrarier ou blesser leurs  géniteurs.

Les garçons aussi bien que les filles sont pour la plupart frustrés et en veulent à tout le monde. Fatou. B nous rapporte le cas de son jeune frère. Agé de seulement 17 ans, il a commencé à boire de l’alcool et consommer des stupéfiants. Aujourd’hui, il vole tout ce qu’il voit et tente souvent de violer ses petites cousines de la famille.

Malgré les conseils et soutien de ses parents, il dit ne pas avoir besoin d’eux et n’en fait qu’à sa tête. « Après le divorce de nos parents, nous avons été élevés par nos grands-parents. Mon jeune frère n’a pas pu accepter le fait que nos autres demi-frères vivent avec papa et pas nous. Et le fait que maman se soit remariée. Tout est parti de là », témoigne-t-elle.

« Mauvais comportements sexuels »

« Idéalement, les premières informations sur la sexualité devraient venir de la mère, dans notre contexte. Dans cette situation, la perte précoce de la mère peut être synonyme de perte de repères pour la jeune fille. L’adolescente pourrait être influencée par des informations erronées sur la sexualité ou par les mauvais comportements sexuels de ses pairs », analyse Moussa Cissé, psychologue.

En Afrique, les grands- parents sont généralement chargés d’assurer l’éducation des petits enfants. Ils les chouchoutent et les surprotègent souvent. Est-ce suffisant lorsque l’enfant a vécu une expérience douloureuse ? Le père ou la mère doit accorder du temps et de l’attention à ses enfants au lieu de déléguer d’autres personnes.

Source : Benbere

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