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Education malienne : doute sur la faisabilité des examens de fin d’année

Depuis quelque temps, nous assistons à un débrayage au niveau de l’école malienne, des grèves fréquentes assorties de non-évaluation dans tous les ordres d’enseignement. A quelques semaines des examens, si les cours ne sont pas complètement arrêtés, ils sont loin d’être réguliers contrairement aux règlements en vigueur.

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Au Nord, les points des revendications se résument à 9. Il s’agit notamment de la prime de zone, l’indemnisation, les 250 mille et 150 mille pour ceux qui ne les ont pas perçus, le retour des services financiers, le processus d’intégration à la fonction publique, les avancements de 2013, la création de l’université. Selon le syndicat des enseignants depuis le début de la grève le 6 février dernier ils n’ont jusqu’aujourd’hui pas rencontré le département en charge de l’Education malgré les sollicitations. Cette attitude est selon eux discriminatoire à l’égard des enseignants du nord. Au Sud comme au Centre, la situation scolaire des établissements publics est aussi préoccupante.
Même si les cours ne sont pas complètement arrêtés, ils sont loin d’être réguliers contrairement aux règlements en vigueur. Cette situation qui perdure depuis quelque temps fait peser des sérieuses menaces sur les examens de fin d’année. Les autorités scolaires tentent de rassurer, elles estiment qu’avec le soutien de l’administration et des élus locaux appuyés par les forces armées, la Minusma, les forces Barkhane, les épreuves pourront se tenir normalement.
Au niveau supérieur le syndicat est aujourd’hui à son 37e jour de grève pour non satisfaction de ses revendications.

93 jours sans écoles au Nord du Mali. Le syndicat du collectif des enseignants des régions du Nord se dit indigné de l’attitude des autorités maliennes. Ses responsables pointent du doit la mauvaise foi du gouvernement dans la résolution de cette crise. Le blocage tourne autour de neuf points de revendications parmi lesquelles on note : la prime de zone, l’indemnisation, et le retour des services financiers.
Djafar Alousseini Maiga, membre du collectif des enseignants du Nord :
« Ce n’est pas bon surtout lorsque des travailleurs partent en grève. Ils ont droit à une conciliation, c’est ce qui est même prévu quand on prend la convention 87, 97 et son article 102. Il va de soi que lorsque vous partez en grève, vous déposez en bonne uniforme un préavis. Vous avez droit à une rencontre pour pouvoir échanger sur les différents points. Mais lorsque le département fait la sourde oreille, fait semblant qu’il n’est même pas informé de ce qui se passe, cela est très mauvais. Ce n’est pas bon pour un État. Dans une négociation, c’est le donnant-donnant. Mais nous disons qu’il y a une négligence parce que s’il ne nous négligeait pas, il devait au moins programmer une rencontre. L’Assemblée a décidé que tant qu’il n’y a pas de rencontre, le mot d’ordre suit même si cela va prendre 10 ans. C’est l’État qui a montré qu’il travaille avec les syndicats nationaux et les régions du nord, il n’en a pas besoin ».

L’Association des parents d’élèves du nord se dit préoccupée et appelle les parties à la retenue. Selon ses responsables les conditions des enseignants sont fondamentales pour garantir l’éducation des élèves. En revanche, ils estiment que le métier de l’enseignement nécessite une vocation et un don de soi.
Salem Ould Elhaj est enseignant et membre de l’association des parents d’élèves de Tombouctou. Il s’inquiète des conséquences de cette grève sur les élèves et les étudiants :
« Les élèves vont échouer avec un fort pourcentage aux examens, ses élèves vont être des chômeurs dans la rue quand ils auront entre vingt-cinq et trente ans. Ils n’auront pas de métier, ils vont tenter n’importe quoi. Les conséquences, c’est qu’ils vont être des élèves qui seront des bandits qui vont tenter de traverser le Sahara et la Méditerranée pour aller mourir, et les causes profondes, ce sont ces enseignants-là qui refusent d’aller former correctement et qui prennent leur solde sans enseigner. Là, ça ne va pas. L’État doit tout faire pour regarder en face le problème des enseignants dans leur ensemble, les résoudre et faire tout pour que l’enseignant soit dans les conditions pour pouvoir enseigner aisément. Chaque fois que l’enseignant n’est pas dans les conditions, même s’il va à l’école, ça se reflète sur les élèves. L’avenir ce sont les enseignants».

Quand aux responsables du centre des examens et de concours les évaluations auront lieu sur toute l’étendue du territoire. Selon Mouhamed Sidaty Maïga, les dispositions ont été prises avec les forces de l’ordre et de sécurité pour que ces examens de fin d’année puissent se tenir dans le délai.
Mouhamed Sidaty Maïga directeur du centre national des examens et de concours :
« Le lundi on a fait une rencontre avec l’ensemble des directeurs d’Académies. Les enseignants ont donné l’assurance qu’ils feront tout pour que le retard soit comblé en réalité, pour que les élèves puissent se présenter aux examens aux dates indiquées. D’habitude, les examens se tiennent sur toute l’étendue du territoire à part Kidal, mais cette année Kidal a des candidats au DEF, donc ça va se tenir sur l’ensemble du territoire. On prendra les mêmes habitudes, avec le soutien des administrateurs, le soutien des élus locaux qui vont essayer de sécuriser, et d’assurer avec les forces armées, avec la Minusma, avec les forces Barkhane. On a déjà envoyé une mission de sensibilisation qui parcoure le pays pour expliquer les enjeux des examens à tout le monde, aux acteurs de l’école et aux partenaires de l’école. Chaque année, les examens se tiennent au nord avec les mêmes difficultés, cette année aussi, on est confronté aux mêmes difficultés, mais les gens vont tout faire afin d’organiser les examens, par ce qu’il ne sert à rien que les enfants partent à l’école et qu’en fion d’année on ne puisse pas les évaluer. Donc, s’ils vont à l’école, ils pourront faire les examens ».
Au même moment, les épreuves d’éducation physiques et sportives du Diplôme d’études fondamentales ont commencé hier à Bourem, Tombouctou et Gao. Ils sont 2420 candidats à Tombouctou, 3413 pour le cercle de Gao et près de 400 candidats à Bourem à prendre part à ces évaluations. Les épreuves vont durer 5 jours, elles se déroulent normalement.

 

Source: studiotamani

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