Selon le chronogramme du département en charge de l’éducation, la rentrée scolaire 2022-2023 est prévue pour le 3 octobre 2022 sur toute l’étendue du territoire national. Si la date, telle qu’annoncée, arrive à galop, la question et non pas la moindre qu’on est tenté de se poser est de savoir si cette rentrée sera effective sur l’ensemble du territoire national.
On se souvient encore de cette polémique autour de la date de cette rentrée. Finalement, il a fallu un point de presse de la Ministre de l’Education Nationale Madame Sidibé Dédéou Ousmane pour donner des éclaircissements sur ce sujet qui enflammait la toile et les médias. C’est justement au cours de ce point de presse que la Ministre parlera de la date du 16 septembre 2022, comme la rentrée administrative et le 03 octobre 2022, comme l’ouverture des classes. Il est évident qu’une rentrée scolaire exige des préparations de la part des parents, c’ est ce quiproquo avait plongé plus d’uns dans une peur bleue.
Au-delà, nul ne peut ignorer que cette rentrée scolaire est grandement menacée surtout pour celui qui se renseigne sur les sujets éducatifs du pays. A rappeler que les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 avait suspendu leurs grèves relatives à la question de la grille unifiée à cause des sanctions de la CEDEAO contre le Mali. En patriotes, c’était pour eux une manière de témoigner leur solidarité envers la transition et le pays. Après la levée des sanctions, la situation n’a bougé d’un iota. Les rencontres de négociations se programment et se reportent. Certaines rencontres ont été tenues mais sans suite favorable. A quelques jours de la rentrée, le constat est bien triste, rien n’est encore résolu. La situation n’est-elle pas une menace contre une rentrée scolaire effective? Les syndicats des enseignants ne sont pas prêts à renoncer à leurs droits acquis au prix d’une lutte sanglante. Il est évident que l’inertie des autorités de la transition face à ce problème pourra engendrer des conséquences néfastes sur la rentrée.
A cela s’ajoute la situation des enseignants du District de Bamako. Ceux-ci, à travers un préavis, menacent d’aller en grèves à partir du 03 octobre 2022 pour non-paiement des rappels des années précédentes. Si toutes ces questions ne sont pas prises au sérieux, la rentrée scolaire pourrait être un échec et risquerait de traîner l’année scolaire dans sa chute.
Par ailleurs, la Coordination des Associations de Promoteurs des Ecoles Privées au Mali ont adressé une demande ( Ref: 020221/ Coordination.023) le 26 septembre 2022, à la ministère de l’éducation pour le report de la rentrée scolaire jusqu’au 17 octobre 2022. Les raisons sont liées à l’aspect financier car jusqu’à présent, les subventions de l’année scolaire 2020-2021 ( frais scolaires et demi bourses) des écoles privées de Sikasso n’ont pas été payées. Aussi, les paiements en frais de scolaires et demi-bourse dans le District de Bamako, Sikasso, Tombouctou et Gao au titre de l’année scolaire 2021-2022 n’ont pas été effectués.
Certains établissements du niveau Secondaire général ont reçu les paiements partiels en frais scolaires mais tel n’est pas le cas des établissements techniques et professionnels. Pour chacun d’eux, les paiements la demi-bourse sont en attente.
La coordination des associations de promoteurs d’écoles privées au Mali espèrent aux paiements de ces frais d’ici le 17 septembre 2022. C’est une manière pour eux, de rejeter non seulement la date du 03 octobre 2022 prévue comme la rentrée scolaire mais aussi de conditionner la nouvelle date aux paiements des subventions. La Ministre de l’Education Nationale pourra-t-elle gérer ce problème à temps? Question dont elle seule ne peut répondre. D’ici là, la rentrée scolaire voire l’année scolaire est menacée. Le droit à l’éducation pour tous les enfants existe dans notre constitution. Alors, la tâche revient aux autorités de mettre les enfants dans leur droit en faisant de l’école malienne une priorité.
Outre ces réalités, il faut noter la fermeture des classes dans plusieurs localités du centre et du nord. Depuis la crise, les classes sont restées fermées dans plusieurs localités au centre. Les dispositions ont-elles été prises pour la réouverture de ces classes ? Aussi, le problème du pléthore d’enseignants dans les établissements des grandes villes et le manque crucial d’enseignants dans les localités reculées.
Autant d’inquiétudes sur une rentrée réussie le 3 octobre prochain.
Adama B SAGARA
Source : SOLONI