Si le Premier ministre Moussa Mara est encore en poste, c’est que les contingences de son départ ne sont pas encore clarifiées chez son employeur. Les spécialistes de ces questions ou du moins certaines indiscrétions estiment que dès qu’un accord est trouvé à Alger avec les groupes rebelles, un nouveau Premier ministre sera désigné.
Moussa Mara dont le départ a été tant annoncé n’a pas pourtant démérité pour certains même s’il a multiplié les bourdes avec Kidal et surtout le fait de donner l’impression qu’il est un mouton de panurge sur bien de dossiers. N’a-t-il pas développé des incohérences sur l’achat de l’aéronef présidentiel à l’Assemblée nationale ? Pour nombre d’analystes, le Premier ministre voulait juste conserver un fauteuil doré acquis sur un plateau d’or.
Dès lors, le jeune Moussa Mara a vraiment changé. Confronté certainement à l’exercice de sa parcelle de pouvoir, il n’est plus le même que nous avons connu, qui se faisait passer pour un chantre de la bonne gouvernance et de la démocratie. A la tête d’un gouvernement éclaboussé par des scandales, il aurait pu rendre le tablier pour se mettre au-dessus de tout soupçon et préserver sa jeune carrière politique. Mais manifestement Moussa Mara ne l’entend pas de cette oreille, en bon Malien il préfère aller jusqu’au bout quoi que la situation politico-économique lui soit défavorable.
Moussa Mara que nous avons connu n’était pas comme ça, il a vraiment changé. Naguère adulé par une frange importante de la jeunesse en commune IV du district de Bamako, sa réussite politique l’a très vite projeté aux devants de la scène nationale jusqu’à avoir les grâces du président de la République, IBK, qui le nomme Premier ministre à la surprise générale. (A l’annonce de sa nomination, le secrétaire général du Rpm, Bocari Tréta, serait tombé en syncope, certainement parce qu’il se voyait dans le fauteuil du PM). Au Bpn du Rpm, certains n’arrivent pas encore à digérer cette nomination. Ce qui rend la tâche très difficile pour Mara.
Affaire de Kidal, bourde à l’Assemblée nationale, scandale révélé par les institutions de breton Wood (Fmi) entre autres, le président de la République a toutes les cartes en main. Mais Moussa Mara ne peut pas vivre en dehors de son histoire propre.
Alhassane H. Maïga