Un pan d’un territoire, ne mesurera-t-il qu’un centimètre carré, est un bien trop précieux qui ne peut être cédé pour rien au monde; il est à récupérer coûte que coûte, vaille que vaille. L’intensité des activités diplomatiques entre le Mali et la Mauritanie, avec des allures martiales bien perceptibles depuis les dernières semaines, indique quelque chose de très sérieux dans les relations entre les deux pays.
Le minister des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de notre pays, et son homologue en charge de la Défense nationale et des anciens Combattants, ont été les premiers à se render à Nouakchott en tant que porteurs d’une letter du Président de la Transition au chef de l’Etat du pays voisin. On n’en saura pas beaucoup, les observateurs les plus avisés en ont été à retourner les conjectures aux questions terrorists dans un context d’insécurité récuurrente. Puis, le chef d’état-major général des Armées maliennes s’est déplacé en personne pour aller voir les autorités mauritaniennes, ce qui a fait comprendre qu’au-delà des bisbilles sécuritaires, l’affaire est autrement plus grave. La démarche malienne, il faut la comprendre, s’inscrit dans la volonté d’éviter les accrochages au niveau des frontières, une guerre n’étant jamais une chose souhaitable pour d’évidentes raisons. Dans sa chronique du 12 mai 2024 sur la visite à Nouakchott du chef d’état-major général des Armées de la République du Mali, Boubou Mabel Diawara a, semble-t-il, levé un coin du voile sur ce qui es ten train d’être discuté entre les plus hautes autorités de nos deux pays. Il s’agirait litige frontalier où le Mali, pour de sérieuses raisons, découvre (ou redécouvre) que dans son extrême nord, il a été abusé d’une spoliation amorale dépassant tout entendement, qui porte sur une usurpation de son territoire d’environ 400 km2, voire plus. Ce qui ne manqua pas d’attirer notre attention puisque, dans notre edition du jeudi, 7 décembre 2023 (Le National n° 573), Dr. Moussa Dassé Mariko avait évoqué cette réalité dans un article intitule : “L’AES, DE L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE À L’ÉCONOMIE ENDOGÈNE ” dans lequel il avait signalé la modification de la carte du Mali depuis l’indépendance, fraude qui dure à nos jours, dans le sens de la réduction de l’étendue de notre territoire. Il s’y ajoute que Boubou Mabel, à la suite de l’Honorable Aboubacar Sidicki Fomba du CNT, est allé jusqu’à affirmer que la Mauritanie exploiterait du minerai de fer situé en territoire malien, précisément à Zouerat, préalablement arrogé par malice du temps et d’esprit à son profit. Cette forfaiture partirait des latitudes au dessus des limites Sud de la frontière actuelle de la Mauritanienne avec le Mali. Ce qui, dans une lecture scientifique qui ne manquera pas d’être géostratégique, le Mali a été sevré de sa continuité territoriale sur l’Atlantique, entre les territoires sénégalais et Naar faisant face aux concessions gazières offshore en début d’exploitation. En plus, il est à observer que les limites actuelles Est de la Mauritanie mordraient avec voracité sur les possessions territoriales maliennes. Les anciens tracés frontaliers en font foi et ils seraient même catalogués comme tels dans les archives des Nations Unies. Ce qui n’est pas oubliable et qui tend à corroborer le hold-up fait sur une portion du territoire malien, c’est le souvenir confié par certains anciens qui ont mentionné les amertumes du Président Modibo KEÏTA sur le sujet, comme s’il en avait eu le temps, il aurait résolu proprement le problème. Rien n’est perdu. Les arrières petits-fils veillent sur la bergerie pour que les brebis perdues (territoire et populations) rejoignent l’enclos national, en dépit des menaces que les colonels pourraient être accusés de tous les péchés d’Israël et déférés devant leur CPI. C’est les méconnaître : sur les bancs du Prytanée déjà, ils ont tant étudié l’histoire nationale, sous-régionale et internationale. Les autorités mauritaniennes seront bien inspires d’admettre l’évidence pour corriger les torts du passé. En tout cas, un bon Mali se réjouissait que seule la bienveillance divine a pu réattribuer au Mali son trésor cache : l’actuel à la mer, au moment où nos informaticiens ont fait parler l’ordinateur du terroriste Hugo, benediction qu’on veut nous arracher au prix de tout l’or du monde. Nous en avons déjà tellement !
Amadou N’Fa Diallo