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Editorial : Le tir sur le corbillard

Le président de la république française, Emmanuel Macron n’a fait que tirer sur le corbillard en faisant une comparaison entre la gouvernance d’Ibrahim Boubacar Kéita et celle des autorités de la transition.  A l’occasion du sommet de N’Djamena qu’il a d’ailleurs saboté en restant dans son pays, le président Macron a raté une fois de plus l’occasion de se taire. Lorsqu’il a pris la parole, il se permet de dire que les autorités de la transition ont fait en peu de temps ce que le régime précédent n’a pu réaliser en trois ans.

Voici un président de la France qui peint en noir et en une phrase la gouvernance du président IBK. Le caractère anachronique de la déclaration de Macron lui fait perdre tout son sens. La sagesse laisse entendre qu’il faut remuer la langue au moins sept fois dans la bouche avant de parler. Aussi pour que la parole ait une importance, il faut tenir compte de trois choses qui sont : le lieu, la manière  et le moment. Ces circonstances de la parole sont aussi valables en Afrique qu’en Europe.

Pour répondre au dérapage de Nicolas Sarcozy à Dakar, l’ancien  président français, feu Jacques Chirac l’avait rappelé au bon sens. Emmanuel Macron a remué sa bouche sans rien dire de potable. Le président IBK qui est la cible de ses critiques n’a pas fait trois ans mais sept ans (un premier mandat de cinq ans et deux années du second) avant le renversement du régime le soir du 18 août 2020.

Durant tout ce temps qu’IBK a fait à Koulouba, où était Macron ? Le président français doit savoir qu’IBK est un élément dans un ensemble. Quand il venait au pouvoir, il avait des objectifs pour son pays. Son échec ne peut, en aucune manière, être isolé de celui de sa formation politique (le RPM) sous les couleurs de laquelle il a été élu président. IBK que Macron a bien accueilli à Pau a incontestablement enregistré des défaillances, tout n’a pas été mauvais. Des conflits d’intérêt ne lui ont pas laissé de répit. Il était grand temps pour Macron de parler avant la chute d’IBK au lieu d’attendre maintenant. Sa mise en cause du régime d’IBK est un tir en l’air ou encore un  jet de caillou au soleil !

Bazoumana KANE 

Source : L’Alerte

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