Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Editorial: halte aux enlèvements

Critiquer les décisions des autorités est en passe de devenir un crime de lèse-majesté au Mali où les voix discordantes, en dehors des procédures judiciaires, sont clandestinement punies. Halte à ces abus de droit entretenus pour autant par des citoyens sans oublier qu’ils pourraient plonger le pays dans un régime autoritaire.

Le président du nouveau Front contre les nouvelles taxes Alou Badra Sacko a été enlevé le vendredi 14 mars par des hommes non encore identifiés. Son seul sort, c’est d’être le leader d’un mouvement de la société civile qui s’oppose à une décision controversée du gouvernement imposant une contribution obligatoire à la population déjà meurtrie par plus d’une décennie de crises sécuritaire et politique. Sa prise de parole sur une question d’intérêt lui a valu son enlèvement. Le Mali Kura veut-il gouverner par la terreur en piétinant les notions élémentaires des droits fondamentaux d’un citoyen ?
Cette pratique récurrente rappelle l’enlèvement le 5 février 2025 de Daouda Magassa par des hommes armés non identifiés. Ce collaborateur de l’imam Mahmoud Dicko, après un mois de privation de liberté, a été libéré le 11 mars dernier. Son enlèvement a créé de vives tensions alors que certains annonçaient le retour de Mahmoud Dicko, en exil volontaire en Algérie, estiment certains soutiens de la transition.
Ces deux personnes, à l’image de bien d’autres dont les cas sont gardés en silence, qui subissent ou ont subi la brimade, portent les voix discordantes exprimant la souffrance, la galère et le mécontentement de la population de ce pays.
Si Magassa a été privé de sa liberté à cause de son soutien à l’imam Mahmoud Dicko; Sacko, dont n’a toujours pas de nouvelle, paie les conséquences de s’opposer à une décision controversée du gouvernement. Il ne souhaite pas de prélèvement obligatoire dans son portefeuille. En dehors de toute procédure judiciaire, ils sont privés de leur liberté.
Des faits illustratifs de menace contre la liberté d’expression chèrement acquise dans le sang et qui créent en même temps le lit d’un régime d’oppression.
Car, comme l’affirme la psychologue du travail Petra Schmid, « le pouvoir n’est pas intrinsèquement bon ou mauvais ». C’est l’usage des dirigeants qui lui confèrent un qualificatif.
Entre les mains d’une personne avide de domination, il se transforme en un régime autoritaire.
Elle viole les droits fondamentaux en réduisant au silence ceux qui osent apporter les critiques.
En clair, il ne se fait pas sur du néant, mais sur des abus soutenus et encouragés. Que dire aussi de ces cris de détresse appelant à plus de justice, d’équité entre les citoyens qui sont ignorés parce qu’ils viennent des “indignes’’ et des ‘’apatrides’’.
Ces petits gestes et initiatives qui sont posés sans interroger l’histoire constituent de véritables risques pour le vivre ensemble auquel notre pays aspire depuis 2012, mais aussi de nous plonger dans un régime autoritaire. Il faut que les voix discordantes s’expriment, fussent-elles celles des ‘’indignes’’ et des ‘’apatrides’’.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin
Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct