C’est au cours d’une conférence pour la présentation du bilan de la 10ème revue du programme triennal entre le gouvernement du Mali et le Fonds Monétaire International (FMI) tenue le samedi 3 novembre 2018, que le ministre des finances, Dr Boubou Cissé a évoqué la situation de la trésorerie actuelle du Mali. C’était en présence de la chef de mission du FMI, Mme Boriana Youtcheva. Pour lui, il y a tensions de trésorerie, et les caisses ne sont pas vides. Qui, pour croire à ces allégations, quand on sait que la majorité des citoyens tire le diable par la queue. Et pourtant, le Gouvernement a toujours vanté les performances de notre économie, qui est la 3ème de la zone UEMOA, avec son corollaire de 5 % de croissance. Donc la crise de trésorerie, qui est une réalité indéniable, ne pourrait résulter que de la mal gouvernance et non d’un manque de ressources financières. Alors, ce qui reste à faire, c’est de poser le diagnostic afin de mesurer sa gravité ensuite d’apporter le remède qui s’impose. En effet, pour soigner ce mal qui est en passe de se cancériser et dont les manifestations premières sont le népotisme, le clientélisme et la corruption, il faut des mesures fortes. Comme, entre autres, la lutte implacable contre la corruption et la promotion des cadres compétents, en mettant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. C’est à ce prix que les deniers publics ne seront pas dilapidés. Sinon, comment comprendre qu’étant le premier producteur de coton de l’Afrique, quatrième rang africain en or, après l’Afrique du Sud, le Ghana et le Soudan, un cheptel très florissant et une diaspora dynamique, que le Mali puisse se retrouver dans ce gouffre financier jamais égalé depuis l’avènement de la démocratie.
Tous les voyants économiques et financiers sont au rouge. Le malaise social est général entrainant une vive tension, aggravée par la flambée des prix des denrées de première nécessité, avec comme conséquence immédiate la misère. Ce qui provoque ainsi chez les jeunes désœuvrés un sentiment de révolte qui pourrait les conduire sur le chemin de l’immigration ou du grand banditisme.
Après cet inventaire non exhaustif des causes et des conséquences de la crise financière, les mesures qui s’imposent dans l’immédiat sont, entre autres, la réduction drastique des charges de l’Etat. Ce qui passera par la diminution des différents budgets des institutions de la République. Et pour une gestion saine et rigoureuse, il faudrait revenir aux valeurs de compétence, d’intégrité et de patriotisme et non à l’appartenance à tels partis, clans, familles, régions ou communautés.
L’exemple en matière de redressement fiscal est Zoumana Sacko qui, en pleine récession économique sous Moussa Traoré en 1987, a redressé la barre. Boubou Cissé ne pourrait-il pas s’inspirer de ce bel exemple de réussite ? Même si après, Zou a été poussé à la démission, le peuple retiendra de lui des vertus de rigueur, d’intégrité et de patriotisme.
Dirpub
Source: Infosept