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Edito : sortons des coups d’Etat !

Après la situation confuse qui s’est installée depuis le 22 janvier 2022 suite à une manifestation suivie d’une mutinerie dans plusieurs casernes, le coup d’Etat contre Rock Christian Kaboré a été finalement confirmé ce lundi 24 janvier 2022. Décidément, c’est le printemps des coups de force en Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays de l’espace Sahel. Après le Tchad, le Mali et la Guinée, c’est au tour du « pays des hommes intègres » de voir l’ordre constitutionnel stoppé par les éléments de l’officier supérieur d’infanterie Henri Sandaogo Damiba. Ils ont orchestré un coup de force contre Rock Marc Christian Kaboré. Comment des militaires peuvent-ils échouer à faire face aux terroristes et venir accaparer le pouvoir avec les mêmes armes avec lesquelles ils étaient censés combattre les mêmes terroristes? Pauvre Afrique !

Il est temps de sortir de ces coups d’Etat interminables. Si les coups d’Etat pouvaient régler nos problèmes, nous ne serions pas là aujourd’hui. On dirait que les militaires africains sont plus spécialisés à faire des putschs qu’à traquer les terroristes. Les chiffres en terme de coups d’Etat dans les pays africains de 1960 à nos jours sont assez illustratifs : Nigeria 7 coups d’Etat ( janvier 1966, juillet 1966, 1975, 1976, 1983, 1985 et 1993) ; Burkina Faso : 6 coups d’Etat ( 1966, février 1983, août 1983, 1987,2014 et 2022 ; Bénin : 6 coups d’Etat (1963, 1965, 1967, 1969, 1972 et1977) ; Mali : 5 coups d’Etat (1968, 1991, 2012, 2020 et 2021) ; Ghana : 5 coups d’Etat ; Niger : 4 coups d’Etat ; Togo: 4 coups d’Etat ; Guinée Bissau : 3 coups d’Etat ; Côte d’Ivoire : 3 coups d’Etat ; Guinée Conakry : 3 coups d’Etat ; Liberia : 2 coups d’Etat et Gambie : 2 coups d’Etat. Soit un total de 70 coups d’Etat en 6 ans (1958 à 2018).

Ces putschs  démontrent à suffisance que la gouvernance démocratie qui va  très mal en Afrique, a montré ses limites. Il faut cependant la repenser car elle ne devrait pas se définir à partir du scrutin ou de la séparation théorique des pouvoirs. Même si force est de reconnaitre que la plupart de ces coups de force ne sont pas l’échec de cette démocratie. Qu’à cela ne tienne, rien ne justifie un coup d’Etat. Réfléchissons à une meilleure gouvernance et sortons des coups d’Etat font reculer un pays.

Aliou Touré

Source: Le Démocrate

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