Toutes nos condoléances pour le défunt Mali ! Le Mali de nos ancêtres vient de rendre l’âme sur la table des négociations à Alger. Partie pour se soigner des années de déchirures, de conflits armés, de trafics de drogue et d’armes sans oublier les velléités indépendantistes et djihadistes, la république du Mali des pères de l’indépendance est morte suite à ses blessures. Son acte de décès est ainsi formulé : « Elément pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali ». Il s’agit d’un certificat de décès qui atteste de la mort de l’Etat du Mali par le gouvernement malien et des médiateurs internationaux à la grande satisfaction du MNLA et alliés. Mieux : « Eléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali » est un testament qui fixe les règles et les conditions du partage des héritages de l’illustre disparu, le Mali. S’agissant des questions politiques et institutionnelles, les
micro-Etats qui naîtront sur les cendres de l’Etat malien, éliront leurs propres présidents au suffrage universel direct. Sur le plan de la sécurité et de la défense, ils auront leurs propres polices et géreront la sécurité de leurs territoires.
Au plan développement économique, social et culturel, les micro-Etats, en plus de bénéficier du transfert des 33% du budget national, imposeront des taxes et impôts à leur convenance.
Sans disparaître, les représentants de l’Etat se contenteront de la portion congrue. Ils perdent tout pouvoir pour ne devenir que des faire valoir à la solde des nouveaux présidents régionaux.
« Eléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali » en plus d’être un document nécrologique est un accord ethnique et raciste par certaines de ses dispositions taillées sur mesures pour faire des ressortissants de certaines régions des super citoyens. On crée un Sénat pour leur faire de la place, un quota leur est attribué au gouvernement, à la diplomatie, dans les grands services de l’Etat. Mieux, dans chaque gouvernement, qu’ils soient avec ou contre toi, un nombre minimum de postes ministériels, y compris dans les secteurs de souveraineté, devront revenir à des personnalités issues du Nord, de même que les fonctions élections.
En attendant la signature de l’acte de décès de la république du Mali, les maliens ont droit à une autopsie qui leur permettra d’accepter ou de refuser une mort aussi facile.
Ibrahima Coulibaly