Visiblement, le boubou confectionné par Président de la Transition pour son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, s’est révélé piteusement ample pour le destinataire. Nommé le 7 juin 2021, dans le cadre de la rectification de la trajectoire de la Transition, pour occuper la Primature, eu égard au rôle joué par le M5-RFP dans la lutte contre la mal gouvernance sous le régime IBK, Choguel Kokalla Maïga a démontré à la face du monde qu’il est un Premier ministre aux antipodes de l’efficacité.
Face aux multiples défis qui assaillent notre pays de toutes parts, Choguel n’a posé aucun acte significatif, depuis plus de 10 mois. Les seules éclaircies qui nous parviennent, sont à l’actif des Forces armées et de sécurité sur le théâtre des opérations militaires.
Pour noyer son bilan squelettique, le chef du gouvernement essaie de détourner l’exigeante attention de l’opinion nationale en décochant des mots acerbes qui frôlent l’invective, en lançant des provocations et en faisant dans le déni de réalité. Sa cible prioritaire : le Mouvement démocratique qu’il a érigé en ennemi irréversible.
Puisant dans la fontaine indigeste du négationnisme et du révisionnisme, le Premier ministre ne cesse de faire le procès du Mouvement démocratique, au lieu de faire le bilan de la Transition actuelle et surtout son propre bilan depuis qu’il est à la Primature.
Comble du déni des faits ! Pour Choguel, sous la dictature sanguinaire de Moussa Traoré, le Mali était un Havre de bonheur avec toutes les commodités. Des infrastructures modernes, des écoles sans problème, des centres de santé équipés, des libertés individuelles et collectives garanties… L’armée de l’époque ? une armée de pointe !!! A croire que dans l’intervalle temporel 1968-1991, le Dr Choguel K. Maïga vivait sous d’autres cieux ! Comment, sinon, explique-t-il la disparition de nos meilleurs soldats pendant cette sinistre période ? Que dit-il du sort réservé par Moussa Traoré à ses camarades putschistes ? Et quid des villas de la sécheresse de la Famille Moussa et Intimes ? Peut-on nier les assassinats et autres privations à de l’époque ?
En vérité, la stratégie du PM n’est-elle pas de chercher à réécrire l’histoire et d’alimenter la polémique afin de faire oublier son maigrichon bilan à la tête de l’équipe gouvernementale ?
Il se murmure que Choguel Maïga, après avoir isolé le Mali sur le plan international et surtout l’avoir mis en conflit avec tous nos voisins, veut organiser une contre-conférence débat en réaction à celui organisé par le PASJ avec des acteurs majeurs du Mouvement démocratique, le 2 avril 2022 dernier. Adepte de la contremarche contre les marcheurs pour la Démocratie du 30 décembre 1990, Choguel pense trouver ainsi une tribune idéale pour lessiver une fois de plus la Démocratie malienne et ses acteurs. Diviser à jamais les Maliens est son objectif. Et, plus grave, Choguel Kokalla Maïga semble oublier sa mission régalienne pour ne consacrer son temps à la Primature qu’à des activités partisanes. Mais alors, que ne démissionne-t-il pas de son poste de PM si son seul but est de vêtir le costume de chef de parti politique, son microscopique MPR.
Notre pays, exsangue et ravagé de mille maux, a plus que jamais besoin d’un chef de gouvernement qui se dédie au redressement de la Nation et qui se consacre à trouver remède aux peines des Maliens.
Incapable de rassembler les Maliens, le Premier ministre Choguel a échoué sur toute la ligne. C’est un fait ! Le populisme primaire adopté comme système de gouvernance a montré ses limites. L’armée et la Justice ne sont la priorité privée d’aucun homme ou de groupes d’hommes mais des Institutions de la République au service du peuple du Mali. Le peuple souffre dans tous ses compartiments, il urge d’y trouver des solutions pérennes.
Comme le disait l’autre : “le temps est aussi un autre nom de Dieu “.
Qu’Allah veille sur notre Mali !
Hamidou Konaté
Source: Les Échos Mali