A l’initiative de Paris, une opération conjointe entre la France, la MINUSMA et le Mali a été lancée la semaine dernière, pour éviter la réapparition des mouvements terroristes qui ont récemment frappé Tombouctou, Gao et Tessalit, en épargnant soigneusement Kidal.
La force tripartite est composée d’un bataillon de 1 500 hommes, chaque entité ayant envoyé 500 soldats. L’objectif de cette opération est, selon le Président François Hollande, la lutte contre le terrorisme et la tenue des élections législatives selon le calendrier prévu. Il a lui-même reconnu que l’Opération Serval avait comme objectif la disparition du terrorisme dans la région.
L’opération «Hydre» également ne permettra pas de mettre fin au terrorisme, parce que cette expression signifie: un mal qu’on n’arrive pas à éradiquer. Dans la mythologie grecque, l’Hydre de Lerne est décrite comme un serpent à sept têtes, qui repoussaient dès qu’on les coupait. Est-ce à dire que le terrorisme, fortement installé au Mali, est un mal invincible par un pays pauvre comme le nôtre?
L’erreur est venue de l’Opération Serval, qui a été trop indulgente envers Kidal. Les terroristes ont donc eu l’occasion de se rassembler, de se retrouver et de planifier de nouvelles actions kamikazes.
Le terreau fertile des terroristes, c’est bien Kidal. Ils s’y cachent et y mènent tranquillement des activités de reconversion, en attendant le départ, tôt ou tard, des forces étrangères pour véritablement renaitre.
L’erreur est venue de l’Opération Serval, elle qui est entrée à Kidal sans les forces armées et de sécurité du Mali. Elle qui cohabite avec les bandits armées de cette ville, à la recherche d’otages français toujours introuvables.
L’opération «Hydre», annoncée avec tambours et trompettes, n’enregistrera pas plus de succès que l’Opération Serval, au goût d’inachevé pour les Maliens.
Au Mali, on veut une solution finale contre le terrorisme, alors que nos partenaires ne nous proposent que des réponses partielles. L’Opération Serval a, certes, permis l’organisation de la présidentielle, et celle baptisée «Hydre» favorisera certainement la tenue des législatives. Pour les municipales de mars prochain, il aura certainement une autre opération.
Ah, pauvre Mali! D’opération en opération, il ne s’en sortira jamais. Il faut un plan global, définitif, permettant l’éradication du terrorisme au Mali. C’est pour cela que nous avons fait appel à la France et à la communauté internationale. Mais ces forces internationales ne travaillent pas à hauteur de souhait. C’est pourquoi Alger a résolu son terrorisme sans l’ONU.
La ville de Kidal est toujours sous occupation, malgré les nombreuses résolutions de l’ONU. Nos forces armées et de sécurité y sont cantonnées, tandis que les forces du mal, celle du MNLA et du HCUA, se pavanent comme en un territoire conquis.
L’Opération «Hydre» ne changera rien à cette donne, puisque Kidal n’est pas concernée et que nos soldats resteront hier, comme aujourd’hui et demain, à bivouaquer.
Chahana Takiou