Nous venons de célébrer le lundi 20 janvier 2020, les 59 ans de la création de notre armée nationale. C’est l’occasion de rendre une gloire méritée aux premiers officiers qui ont encadré les premiers pas de notre force armée et de défense. Parmi ceux-ci, citons le général Abdoulaye Soumaré bien que Sénégalais avait opté pour le Mali, le capitaine Pinana Drabo du fait qu’il était, alors l’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé a commandé l’embryon militaire au camp de Tomikorobougou. Cet embryon comptait 1500 éléments. Il fut constitué de quatre bataillons.
Le capitaine Pinana commandait à Ségou le 1er bataillon, son frère le capitaine Kélétigui Drabo commandait le 2ème bataillon à Kayes, le capitaine Mohamed Ould Issa était à la tête du 3ème bataillon sahélien de l’est c’est-à-dire Gao. Ensuite viennent les capitaines Dibi Silas Diarra, Mamadou Cissoko, Amara Danfakha, Yoro Diakité, Boukary Sangaré et les autres membres du comité militaire de libération national (CMLN) avec à sa tête le lieutenant Moussa Traoré. Tous ces officiers, soucieux de leur renommée et du fait de leur nationalisme et de leur patriotisme ont défendu notre intégrité territoriale, vaille que vaille. Leur serment était « la mort plutôt que la honte ». Ils n’ont pas cherché à s’enrichir lors des achats des équipements militaires. Ils ont mis l’intérêt national au-dessus de l’intérêt personnel.
Comment peut-on comprendre qu’après 23 ans de règne le général Moussa Traoré n’avait aucune maison en son nom. Après sa libération, Alpha Oumar Konaré a fait payer par l’Etat, une villa au bord du fleuve Niger à Djicoroni Para à 150 millions F CFA pour le loger. Les alibis avancés pour faire tomber la dictature militaro-politique n’étaient que de la poudre aux yeux des maliens. Même si les libertés de presse, d’opinion et même politiques étaient restreintes, la dictature a qu’à même renforcé l’unité et l’intégrité du territoire malien, à travers une armée forte. Ça été tout le contraire avec l’avènement de la démocratie ou les chefs militaires sont devenus des hommes d’affaires et les recrutements dans l’armée n’ont plus jamais respecté aucune procédure réglementaire en la matière.
La démocratie a contribué à démanteler notre système et notre outil de défense. Cela a été une des conséquences de notre démocratie. Sans armée forte, point de territoire, point de nation, point de drapeau, point d’unité.
La démocratie a créé des nombreux généraux, ventrus contrairement à la dictature. Depuis l’arrivée de l’armée française au Mali, au motif de nous sauver. Je n’ai vu aucun officier français ventru. Ils ont tous des tablettes de chocolat sur leur ventre. Un officier ventru ne peut pas amener une troupe sur le terrain. Cela est connu dans les armées depuis du temps de Jules César.
Mon souci c’est de ne plus entendre que mes FAMA sont encore doté de matériels en état épave, que les auteurs de cette arnaque ne soient pas poursuivis par la justice, que le chef suprême des armées cesse d’être également le président du Conseil Supérieur de la Magistrature, et qu’il fasse publier la liste et la valeur de ses biens au peuple malien pour prouver qu’il ne s’est pas enrichi anormalement au poste et sur le dos du peuple, que l’affaire Amadou Aya Sanogo soit jugé afin que le peuple sache ce qui s’est réellement passé entre le CNDRE et l’actuel tenant du pouvoir.
Voici mes soucis lorsque j’ai vu nos forces défilées le 20 janvier dernier.
S BADOU
Source: Le Carréfour