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Edito : Dissolution des partis politiques ou mise à mort de la démocratie au Mali

Après la dissolution des partis politiques et associations à caractère politique, aucune incantation, aucune gymnastique juridique ne pourrait faire passer l’affirmation selon laquelle la démocratie existe toujours au Mali. Elle s’est effondrée sous le coup de boutoir des autorités de la transition du Mali.

En effet, c’est par un décret anticonstitutionnel suivi d’un vote des membres du CNT à 130 voix pour, 02 contre et zéro abstention que la décision de dissolution des partis politiques et association à caractère politique a été prise par les autorités de la transition. L’exécutif et le législatif viennent de poser un acte historique, démocraticide et qui viole de façon  flagrante la Constitution du Mali.  Qu’il soit dit en passant, cette constitution qui fait l’objet de beaucoup de violation, a été élaborée, adoptée en référendum et promulguée    par  ces mêmes autorités  en 2023. La légitime question que beaucoup d’observateurs de la scène politique se posent est celle de savoir quel serait l’impact réel de la dissolution des partis politiques sur les défis auxquels le Mali est confronté. En langage plus facile est ce que la dissolution des partis politiques permettra de résoudre les questions sécuritaires, sociales, éducatives, financières, économiques, sanitaires, bref permettra-t-elle de relever les multiples défis auxquels le pays est confronté ? Si oui tant mieux, mais au regard du bilan global des quatre dernières années de gestion de la transition, la réponse est assurément  non, car la situation tant sécuritaire que socioéconomique voire politique va de mal en pire. N’ayant pas été associé au sens large du terme aux prises de décisions importantes, les partis politiques ne sauraient nullement répondre du chef d’accusation de la gestion chaotique du Mali depuis 2020.

Il est clair comme l’eau de roche que les partis politiques n’ont aucune part de responsabilité dans l’exécrable bilan de la gestion du pays pendant les quatre dernières années. Qui ne se rappelle  des révélations fracassantes de l’ancien Premier Ministre Choguel K Maiga, le seul  leader de la classe politique à avoir occupé une si haute fonction au sein de l’administration transitoire. Selon l’ancien PM aucune décision sérieuse n’a été prise de concert avec lui. Il n’était qu’un faire-valoir, un roi sans couronne. En effet, pour se faire une certaine virginité politique, pour jouir d’une certaine popularité et pour gagner la bataille de l’opinion, les autorités de la transition ne sont pas passées par mille chemins, elles ont planifié une campagne de propagande permettant de  vilipender et de dénigrer les leaders politiques et de surcroit les partis politiques,  en leur faisant  porter le chapeau de l’effondrement du pays pendant les trente dernières années.

Et pourtant leur campagne de diffamation a eu des échos favorables au sein d’une certaine opinion qui a pris pour de l’argent comptant ces allégations. Elles ont été aidées dans cette entreprise machiavélique par une kyrielle de propagandistes cupides   qui ont relayé sur les réseaux sociaux les slogans anti partis politiques et anti-démocratie. Mais comme disait Abraham Lincoln : On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. Au regard du bilan de la transition, l’opinion commence à se faire une idée et à tirer une conclusion selon laquelle les partis politiques ne sont en rien responsables de la descente aux enfers du pays, c’est pourquoi d’ailleurs elle réclame à cor et à cri le retour à l’ordre constitutionnel par la tenue des élections.

Le Mali a-t-il besoin d’une nouvelle crise, sinon d’un nouveau front alors qu’il est embourbé dans une crise multidimensionnelle depuis le coup d’Etat du 18 Août 2020 ? Les autorités de la transition ne semblent pas mesurer les conséquences de la naissance d’un nouveau front, alors que des milliers d’autres sont ouverts déjà. Si tant est qu’elles ont comme priorité le développement du pays, elles doivent alors réunir les conditions idoines afin d’atteindre cet objectif. La réussite d’un tel ambitieux projet passera nécessairement par une union sacrée, par la réconciliation des cœurs et des esprits, par le rassemblement de toutes les filles et de tous les fils  autour du pays.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance
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