Cette métaphore illustre bien la situation politique de notre pays où le Chef de l’Etat comme toubib manquerait au rendez-vous. Dns la mesure où le M5-RFP a, depuis le vendredi10 juillet, décidé de rendre caduc son mémorandum qui reconnaissait son maintien à la tête du pouvoir exécutif (mais avec des fonctions honorifiques.) Le M5-RFP, ne reconnaissant plus IBK comme Chef de l’Etat et revenant à la case départ de ses revendications : démission et la fin de son régime, ne se sentirait plus concerné par cette offre présidentielle qui arrive tard. Notamment après de nombreuses pertes en vies humaines dans ses rangs et des arrestations de ses leaders.
Une sagesse nous enseigne que « Gouverner, c’est prévoir ». Cette aptitude de bonne gouvernance, échappe manifestement au président de la république. Qui est en totale déphasage avec la réalité de la situation sociopolitique gravissime que vit son pays. Cette assertion est bien partagée par Soumeylou Boubèye Maïga, non moins ancien Premier ministre D’IBK, lorsqu’il déclare : « Dommage qu’il ait fallu plus d’un mois, des morts, des blessés, des destructions de biens publics et privés pour prendre une décision qui s’imposait d’elle-même, mais qu’on prétendait juridiquement impossible. Il faudrait aller beaucoup plus loin en crevant l’abcès né des élections législatives qui est au cœur de la crise ».
Des propos regrettables de SBM, après la quatrième intervention médiatique du Chef de l’Etat depuis l’avènement de la crise, qui montrent à suffisance le caractère tardif mais aussi insuffisant des décisions de celui-ci. Notamment, auprès de la partie adverse. Tant la proposition de sortie de crise de la CEDEAO, dont fait allusion IBK dans sa dernière intervention, est déjà rejetée en bloc par le M5-RFP. Sans compter que cette même proposition ne fait pas aussi l’unanimité auprès de sa propre famille politique. D’autant que le président de l’Assemblée nationale, se sentant viser (parce qu’étant parmi « les députés mal élus »), avait pris position, non pas pour une dissolution partielle (proposition CEDEAO), mais pour une dissolution totale de son institution.
Notre pays est indubitablement plongé dans une crise sociopolitique profonde. La tension est évidemment très vive et sa gouvernance vivement décriée par une majorité des maliens. Qu’IBK se mette alors en phase avec cette réalité sociopolitique tant il est encore possible ! Cela éviterait certainement de nouvelles pertes en vies humaines et d’autres dégâts matériels. S’il demeure dans le concept : « Le Mali est au-dessus de tout », aucune concession de sa part, pour une sortie de crise, ne saurait ainsi être de trop. Illico presto, monsieur le président !
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Pélican