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Édito : Au Burkina, ce qui s’impose à Roch !

« Des informations véhiculées dans des réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée en ce jour. Le gouvernement, tout en reconnaissant l’effectivité de tirs dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines », a indiqué hier dimanche 23 janvier 2022, Alkassoum Maiga, porte-parole du gouvernement du Burkina Faso. Cette mutinerie intervient le lendemain d’une manifestation pacifique violemment réprimée par les forces de l’ordre.

Venu après un soulèvement populaire qui a renversé Blaise Compaoré, le président de la République du Burkina Faso, Rock Marc Christrian Kaboré, risque de quitter le pouvoir par la petite porte s’il ne fait pas attention. C’est la situation, les tensions en cours, même dans les casernes militaires qui le prouvent.

En effet, le régime actuel au Burkina Faso est fragilisé depuis des mois, avec la détérioration inquiétante de la situation sécuritaire dans le pays. Des tueries multiples des civils et militaires ont brisé la confiance qu’a une bonne partie de la population au président de la République. Les stratégies de lutte contre l’insécurité élaborées par le régime en place ont montré leurs limites. L’actuel président qui a été, dans le passé ministre de la Défense, peut-il réussir la lutte contre l’insécurité ? Beaucoup de Burkinabés sont sceptiques. Certains dont l’opposition trouvent que la démission du président est la seule solution. Des manifestations d’envergures ont été tenues à plusieurs reprises dans ce sens. Malgré le changement du gouvernement, la situation n’est pas rose. Roch a du mal à convaincre ses populations sur sa manière de lutter contre l’insécurité.

Les sanctions économiques et financières imposées contre le Mali par la CEDEAO et l’UEMO, sanctionnant ainsi le peuple burkinabé aussi, ont remué le couteau dans la plaie. Elles ont suscité de nouvelles manifestations qui sont réprimées. Et la mutinerie d’hier dimanche 23 janvier 2022 a suivi.

Si Roch Marc Christian Kaboré veut sauver son pouvoir, il doit se cesser de se comporter comme les autres chefs d’État de la CEDEAO dont les pays ne traversent pas les mêmes difficultés que le sien. Il doit écouter son peuple, victime de son échec à lutter contre les forces du mal. Seul le dialogue et une réponse adéquate aux revendications populaires peuvent apaiser la colère des manifestants. La répression est loin d’être la solution. La situation impose à ce que Roch Marc Christian Kaboré, au lieu d’aller dans un bras de fer avec les autorités maliennes comme les autres chefs d’État de la CEDEAO, donne la main à ces dernières dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Il faut, certes se soumettre aux exigences de l’organisation sous régionale, mais il faut respecter la volonté du peuple du Burkina pour sauver son mandat. Cela passe par le dialogue, l’écoute du peuple du Burkina Faso. S’il s’entête dans sa posture actuelle, il risque le même sort que ses frères IBK du Mali et Alpha Condé de la Guinée. Roch Marc Christian Kaboré doit se mettre en tête que seuls les Burkinabés peuvent sauver son fauteuil. S’il est éjecté, la CEDEAO viendra en spectateur pour infliger des sanctions honteuses contre un peuple déjà fragilisé par l’insécurité et la pandémie de covid. Éviter ce sort n’est pas trop tard.

Boureima Guindo

Source: Le Pays

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