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Ebola: 3,4 milliards de dollars pour le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone

Selon les diplomates qui ont travaillé à l’organisation de la conférence de l’ONU pour le financement de la lutte contre Ebola, vendredi 10 juillet, ce fut « une très bonne édition ». Robert Mugabe, 91 ans, l’électron libre président du Zimbabwe, qui intervenait en qualité de président de l’Union africaine, s’en est tenu strictement à ses notes, sans reprendre son habituelle diatribe anti-occidentale, au grand soulagement des organisateurs.

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Et les donateurs étaient au rendez-vous puisque 3,4 milliards de dollars (3 milliards d’euros) sur deux ans ont été promis à la Guinée, à la Sierra Leone et au Liberia pour reconstruire leurs infrastructures sanitaires, relancer leur agriculture et inciter les entreprises privées à investir, autant de secteurs qui ont été très durement touchés par l’épidémie de fièvre hémorragique qui sévit dans la région depuis la fin de 2013.

 

C’est beaucoup mais encore trop peu pour ces trois pays d’Afrique de l’Ouest, en première ligne face au virus Ebola, qui estiment leurs besoins à plus de 8 milliards de dollars (7,1 milliards d’euros) et appellent la communauté internationale à aller plus loin dans leur effort collectif en annulant tout bonnement leur dette extérieure.

 

Besoin d’un plan Marshall

 

« Nous avons besoin d’un véritable plan Marshall, a assuré le président guinéen Alpha Condé qui s’exprimait en marge de la conférence. Ebola, c’est comme une guerre. Comme si on sortait d’une guerre très grave. » La Guinée, point de départ de l’épidémie en décembre 2013, a compté plus de 2 400 morts, près de 1 000 veuves, 700 orphelins de père et de mère et une baisse de ses perspectives de croissance de 4,5 à 1,3 %. Tout le système de santé a été désorganisé, avec la mort de 110 médecins, infirmières ou aides-soignants. Les entreprises privées qui avaient investi ont quitté le pays « notamment l’industrie minière », évoque le président guinéen. « Il va falloir les inciter à revenir et à investir car nous avons besoin d’elles pour relancer notre économie »

 

Pour le docteur David Nabarro, en charge de la lutte contre Ebola pour les Nations unies, « La mobilisation exceptionnelle des donateurs tient à la nature même de cette crise sanitaire unique par son ampleur et son mystère. » Quelque 11 200 personnes sont mortes et 99 % des victimes sont au Liberia, en Guinée ou en Sierra Leone. Le virus continue à surprendre la communauté scientifique par ses chaînes de transmission et sa durée de vie dans l’organisme. Le Liberia, qui avait été déclaré débarrassé de la fièvre hémorragique au mois de mai dernier, vient de connaître deux nouveaux cas la semaine passée.

 

« On ne peut pas vraiment pousser un soupir de soulagement » a estimé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, « Nous devrions au contraire collectivement respirer profondément et terminer le travail ».

 

Vingt pour cent des promesses versées

 

L’Union européenne a donc promis 450 millions d’euros ; la France, 150 millions d’euros ; la Banque africaine de développement, 745 millions de dollars. La Banque mondiale, qui avait évoqué dans un récent rapport l’hypothèse d’« un effondrement du continent africain » dû à cette crise, versera 650 millions de dollars.

 

« Ce sont de beaux chiffres, de belles promesses, a assuré le président Alpha Condé. Il faut maintenant qu’ils soient suivis d’effets et que ce ne soit pas uniquement des effets d’annonce. Régulièrement, seulement 20 à 30 % des promesses sont effectivement versées. Donc nous serons très attentifs. »

 

La réouverture des écoles, la relance des programmes agricoles, la formation des personnels soignants et la modernisation des hôpitaux sont les priorités nationales de la Guinée qui espère recevoir rapidement les fonds promis.

 

Car sinon, la présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, l’a annoncé comme une prophétie : « Le virus est comme le terrorisme : il ne connaît pas les frontières. »

 

Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance)

 

Source: lexpress guinee

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