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Dure épreuve, triste réalité pour le pouvoir : La terre va trembler quand ATT sera de retour au Mali

La déclaration de politique générale du Premier ministre Moussa Mara n’arrête pas de faire des vagues. Nous nous intéressons aujourd’hui à la tentative de déformation de l’histoire sous-tendue par cette DPG sur le point de la défense et de la sécurité, avec des insinuations à toujours culpabiliser le Général Amadou Toumani Touré voire le discréditer.  Suivez notre regard !

 ancien president malien amadou toumani toure att

 

Les propos démagogiques de Moussa Mara

Dans sa déclaration de politique générale aux allures de propagande politique, le Premier ministre Moussa Mara a martelé :

 » Le Mali de Soundiata KEITA, Kankou Moussa, Sonni Al ber, Samori Touré, Babemba Traoré, Firhoun et beaucoup plus récemment des fiers guerriers qui ont tenu la dragée haute à de nombreux ennemis dans les années 70 et 80, ce Mali-là a été traumatisé par ce qui s’est passé il y a deux ans.

 

Plus que la défaite ou le repli, c’est l’image de nos forces armées et de sécurité démunies, hagardes, tenant à peine debout qui a marqué les esprits car nous étions tous nourris de hauts faits d’armes, de traditions faites de bravoure et de sacrifice victorieux pour la collectivité. Nous étions tous bercés par les images de nos militaires allant aider au Liberia, en Sierra-Leone, en République démocratique du Congo ou ailleurs et par leur fière allure pendant les défilés militaires.

 

Catastrophe, honorables députés !!

Ce que nous prenions pour la substance n’était que l’écume, la partie visible de l’iceberg qui, lui, était très éloigné des apparences. Des militaires recrutés dans des conditions douteuses, n’ayant que peu de formation, des matériels inopérants, une logistique inexistante, une hiérarchie discréditée. Bref une armée bien malade. Avec la suite que nous avons malheureusement vue et subie.

 

Jamais dans notre histoire récente, les Maliens n’ont eu aussi peu confiance en eux-mêmes et en leur pays. Du militaire dépenaillé qui fuit devant l’adversaire, au jeune diplômé, expert en trafics de tout genre en passant par l’agent de l’Etat qui pille les faibles ressources de l’Etat à son seul profit. Sans parler du directeur qui remplit son service de militants incompétents ou encore le commerçant trompant les impôts ou la douane, d’autant plus facilement que certains agents sont complices. Chacun veut tirer la couverture à lui, quitte à la déchirer, au détriment des plus faibles.

 

Nous en avons été réduits à implorer l’aide des autres et à les applaudir quand ils nous sauvaient de nous-mêmes. C’est le lieu de remercier très sincèrement tous les amis du Mali, la France, le Tchad, la CEDEAO, l’Union Africaine, la communauté internationale grâce auxquels nous avons évité le pire. Même si, j’aurais préféré nous remercier nous-mêmes, nous Armée, nous Gendarmerie, nous Garde, nous Citoyens capables de se sacrifier pour la collectivité contribuant à l’édification d’une nation Forte « .

 

Moussa Mara apparaît à travers ces propos comme au service des détracteurs de notre démocratie et comme un défenseur du putsch du 22 mars 2012. D’ailleurs, les putschistes avaient peut-être des raisons de chercher à justifier leur crime, mais Moussa Mara n’a pas le droit d’insulter l’intelligence des Maliens. Car nous savons que nos soldats qui ont fui sont ceux qui ont envoyé les épouses de leurs camarades pour insulter notre Président à Koulouba avant d’ériger leur palais à Kati sans jamais aller à la reconquête du Nord. Ce sont encore ceux qui ont assassiné les maris des ces femmes doublement trompées alors. Notre armée regorge jusqu’à présent de femmes et d’homme valeureux qui n’attendent que le mot d’ordre du Président pour détruire le MNLA qui n’existe que de nom. A-t-on déjà oublié celles et ceux en service permanent au Nord tels les Gamou, Didier… au profit de ceux (Sanogo et compagnie) qui ont manqué de courage et d’esprit de sacrifice plutôt que d’armements devant des enfants soldats et des kamikazes ?

Là où Mara se trompe sur toute la ligne, c’est quand il dit :  » Faisons en sorte que plus jamais le Mali n’ait besoin de quelqu’un d’autre pour se protéger, se défendre et assurer sa sécurité ! « 

En effet, de quel côté se place-t-il Moussa Mara ? C’est vrai que son nom n’est pas lié aux combats politiques et militaires menés dans ce pays, mais il doit savoir qui il est et d’où il vient, l’ex-maire de la Commune VI du District de Bamako (trainant des casseroles et on pourrait en parler à commencer par les inondations de 2013 et sa contribution au pouvoir d’Att), le candidat malheureux à la présidentielle de 2013, le chef d’un gouvernement composé d’hommes à même d’être sur le ban de ses accusés (ministres de Alpha et de Att), le commis de Ibk qui doit son élection aux fuyards de Kati. Quelle est cette façon de tout rejeter et tout mettre sur le dos des autres qui furent vos alliés dans un passé si proche ? Nous ne faisons que poser des questions, nous ne faisons que notre travail. Afin que Mara puisse nous citer ceux qu’il accuse comme responsables de nos maux, d’autant plus que nous sommes perdus en jetant un regard critique sur la composition de son gouvernement et qui est Mara, d’où vient-il, qu’est-ce qu’il a résolu au Mali plus que ceux qu’il accuse en leur qualité de militaires et d’hommes politiques ?

Au lieu de ces propos trompeurs de Mara, alors que le Mali ne peut rien tout seul, et aura toujours besoin des autres qui auront toujours besoin de nous, nous vous proposons plutôt la vision de Att que le gouvernement de Mara est obligé de poursuivre: «  S’il y avait à choisir entre le Mali et la guerre, je choisirai le Mali « . Et d’ajouter :  » Nous pensons qu’Aqmi, pour le combattre, il faut se munir de tous les moyens suffisants, pas seulement militaires. La guerre contre le terrorisme, n’est pas seulement militaire, c’est un problème de développement, de sécurité, de défense « .

ATT est allé en sollicitant une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la bande sahélo saharienne.  » Depuis 2006, j’ai demandé une conférence des Chefs d’Etat, je ne suis pas parvenu à l’avoir. C’était pour que nous dégagions une vision ; nous avons perdu six ans pour que cette rencontre puisse voir jour, en vain ! Aqmi est transfrontalier, donc, la réponse doit être transfrontalière. Il faut aller, tous ensemble, occuper toute la bande avec nos armées, aller avec un programme de cinq ans ; créer une cohabitation qui ne sera pas profitable à Aqmi. Prenons tout le désert, un seul pays n’a pas les moyens de combattre ces gens-là, parce qu’ils auront toujours le repli tactique d’aller dans un pays voisin parce que là où ils mangent à midi, ils ne déjeunent pas, là où ils dînent, ils ne dorment pas, ils sont en constant mouvement, de frontière en frontière. Il faut dans ce cas, tous ensemble, nous les bloquons. Le Mali est partisan « .

 

Bref, si Mara ne sait pas, Ibk sait pourquoi il signe un accord avec la France pour la défense et la sécurité du Mali.

A propos de la dette intérieure du Mali

Sur la question de la dette intérieure, Madani Tall n’a pas manqué de remettre Moussa Mara dans ses petits souliers en soulignant :

 » Nul n’est censé ignorer que la période 2008-2011 est celle de la crise financière mondiale qui n’a épargné aucune nation. Pointer cette période pour condamner la dette intérieure malienne qui n’a augmenté que d’un point à cette époque, là où des États européens sont tombés en faillite, serait pour le moins démagogique. Ainsi, lorsque le Premier ministre qui ne peut ignorer l’histoire économique contemporaine affirme « que l’endettement s’est fait entre 1995 et 2012 par une mafia qui s’est enrichie et que le gros de l’endettement s’est fait de 2008 à 2011″, il est permis de croire qu’il se lance dans une rhétorique populiste pour justifier les difficultés de trésorerie actuelles du gouvernement. Cela au risque de jeter le discrédit sur l’Administration et les ministres des Finances précédents qui ont mis un point d’honneur à maintenir la dette intérieure malienne sous la barre de 4 % du PIB, là où les pays voisins ont plus du triple »

 

A l’intention de Mara et pour la gouverne de ses acolytes, rappelons que le Chef du gouvernement malien de 1994 à 2000 s’appelle Ibrahim Boubacar Kéïta, alors chef suprême de cette prétendue Mafia. Nous ne parlons pas du tout de l’affaire TOMI. Qu’on arrête de nous vouloir nous faire croire au père Noël. Dénigrer le passé pour se faire bonne fortune ne passe pas. Il faut se mettre au travail et nous en dire les réalisations.

En tout cas, si c’est Att votre problème, tout le monde convient qu’à Att nous devons le parachèvement du combat pour la démocratie si chèrement acquise dans le sang et la douleur. Et n’eut-été le coup d’arrêt tenté par les sanguinaires du 22 mars, nous serions dans la continuité d’un processus démocratique certes avec ses défaillances comme sous d’autres cieux, mais plus honorable et plus percutant. Car sans doute, c’est le 22 mars et non Att qui a provoqué l’effondrement de notre Nation. Le hic, c’est de voir aujourd’hui des  » démocrates » poursuivre sans relâche la dynamique enclenchée par des putschistes pour dénigrer à tout bout de champ ce qui a été fait durant les 20 ans de démocratie malienne et jeter l’opprobre sur l’Homme du 26 Mars, le soldat de la paix. N’y a-t-il pas d’autres défis à relever que de saborder les 20 ans de démocratie sans lesquels ce Mali ne serait pas à la place qui est la sienne et nos autorités ce qu’elles sont ?

Nous disons attention ! Att n’est pas à abattre, ce sont les vrais problèmes qu’il faut résoudre. Amadou Toumani Touré est le patriote qui a mis fin à 23 années de dictature militaire et arrêté le bain de sang. Il a alors organisé le 12 Janvier 1992, le Référendum Constitutionnel, le 19 Janvier 1992 les Élections Municipales, le 23 février 1992 et le 08 Mars 1992 les premier et second tours des Élections législatives, les 12 et 26 Avril les premier et second tours de l’Élection présidentielle pour se retirer au profit de Alpha Oumar Konaré, premier Président démocratiquement élu. Cet homme, le Mandela malien n’est pas à détruire.

Facilitateur dans le Règlement  des Conflits dans la Région des Grands Lacs, Président de la Fondation pour l’Enfance, Promoteur de l’Hôpital Mère-Enfant le Luxembourg, au Mali ; élu Président du Réseau interafricain en faveur des Enfants de la Rue à Dakar le 14 mai 1994 ; désigné en 1996 par l’OMS comme membre du Comité international pour une Afrique libérée de la poliomyélite etc…, Att a du mérite et des lauriers qui font honneur au Mali. Qui d’autre a-t-il autant de mérites au Mali ?

Rappelons pour l’occasion ces propos de Mme Fatoumata SAKO du Comité directeur national du PDES :

«  » J’ai appris à faire la guerre! Mon métier, c’est de tuer, mais je suis UN SOLDAT DE LA PAIX « , dixit le Général Amadou Toumani Touré!!!

            Cette déclaration du Président Touré explique sans doute son souci constant de privilégier toujours la voie de la négociation à celle de la violence.

            Le 21 Mars 2012, rien ne l’empêchait de prendre les armes et d’exterminer toute la bande à SANOGO. Il avait ce pouvoir car,  Président démocratiquement élu dans un pays où la Constitution stipule dans son ART 121 que le coup d’Etat est un crime imprescriptible contre le Peuple malien. Il ne l’a pas fait, à mon avis, pour deux raisons:

            Primo, il était considéré dans le monde entier comme un Pacificateur au vu de ce qui suit :

 

            En 1996, ATT dirige la mission d’observation de l’OUA lors des élections algériennes ;

           

Le 12 Juillet 1996, l’Observatoire Panafricain de la Démocratie (OPAD) lui décerne à Lomé, au Togo, le Lauréat du Diplôme de la Culture Démocratique en Afrique ;

            Entre 1996- 1997, il est le Médiateur en République Centrafricaine et Président du Comité de Suivi des Accords de Bangui (Forces Africaines MISBA) ;

           

En 1999, ATT est Membre du PANEL de l’OUA (Groupe International d’Eminentes Personnalités pour enquêter sur le Génocide du Rwanda et ses conséquences) ;

           

En 2000, il est mandaté par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en qualité d’Envoyé Spécial de son Secrétaire Général Monsieur Boutros Boutros Ghali auprès des Chefs d’Etat membres de l’OIF n’ayant pas encore adhéré à la Convention d’OTTAWA (signée et/ ou ratifiée) ;

           

En 2001, Membre du Conseil d’Administration d’OSIWA (Open Societey Initiative For West Africa), il est Mandaté en République Centrafricaine en tant qu’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Koffi ANAN.

           

De tout ce qui précède et de par son vécu, le Président Touré a préféré épargner des vies et mettre le Mali au DESSUS DE TOUT, car il s’était fait le serment de ne pas verser une goutte de sang!!!

Secundo, près avoir fait le choix de la démocratie comme modèle de gouvernance politique et après une gestion consensuelle du Pouvoir, le Président Touré n’a jamais imaginé un seul instant que les dirigeants politiques et les forces vives de la nation allaient accepter un coup de force à cinq semaines de l’élection présidentielle où il n’était pas candidat à sa propre succession. Dans un autre pays,  toutes les forces vives allaient se lever pour assiéger ces individus jusqu’à ce qu’ils cèdent. Il y allait de leur crédibilité, de leur dignité. Malheureusement, chacun d’entre nous connaît la suite et tous autant que nous sommes seront amenés à répondre devant l’histoire.

Le SOLDAT DE LA DÉMOCRATIE, après avoir consacré toute son énergie et son imagination à la satisfaction exclusive des besoins essentiels de ses compatriotes et à la réalisation d’un Mali émergent, a préféré, dans l’intérêt supérieur de la nation, tirer sa révérence le 08 Avril 2012. La chaîne de Commandement ayant été rompue par le coup d’Etat, le Président Touré s’est trouvé dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions de Commandant Suprême des Armées. Ce jour funeste où il adressa sa lettre de démission au Président de la Cour Constitutionnelle restera dans les annales de l’histoire comme celui qui a consacré l’acte de décès de notre démocratie qui était considéré comme un modèle qu’on pouvait exporter.

L’enfant de KOMOGUEL au destin exceptionnel malgré les soubresauts d’un passé récent est et restera ce GRAND DÉMOCRATE ET RÉPUBLICAIN, Homme de parole, de cœur et de PAIX, celui qui a su porté sur ses épaules les destinées de son pays et l’attente des citoyens  et qui a accéléré le rythme de l’histoire pour être au rendez-vous du décollage économique du Mali et du bien de ses compatriotes. L’image sublime du bâtisseur et la leçon de Courage et de Volonté d’engager et de gagner les paris les plus difficiles resteront à jamais intacts dans nos mémoires. Je me rappelle encore avec émotion lors de la cérémonie d »investiture du 08 juin 2007 les paroles du Procureur représentant le Ministère public lors de son allocution :  » Même les adversaires recuits ou provisoires reconnaissent l’attachement atavique de ATT à son peuple, à son pays et au bien être de ses concitoyens. »»

Nous faisons abstraction des nombreuses réalisations de Att qui font que beaucoup de Maliens lui resteront reconnaissants. Et c’est pourquoi, le jour où il foulera le sol malien, la terre va trembler depuis l’aéroport de Bamako-Sénou, et encore davantage au tribunal consacré à son jugement. Ce n’est ni Ibk, a fortiori Mara qui pourrait  empêcher un tel acte de reconnaissance à l’endroit du bien-aimé Att. Les dénigrements n’y pourront rien. Les jaloux vont maigrir.

Mamadou DABO

SOURCE: Zénith Balé
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