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Gouvernance publique au Mali : Quelle différence entre corruption et dilapidation ?

L’actualité socio- politique malienne depuis quelques semaines est dominée par le débat sur les dépenses outrancières du président de la République. Pourtant celui-ci avait décrété l’année 2014 comme celle de la lutte contre la corruption. Alors, faut-il faire une différence entre la corruption et la dilapidation des fonds publics ? Toujours est-il que ces deux concepts ont les mêmes conséquences à savoir : la perte d’importantes ressources pour le pays.

 

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Le Mali comme la plupart des pays africains saigne très souvent par la faute de ses classes dirigeantes qui orientent la prospérité à leur seule direction. Ainsi, elles manipulent l’ensemble des outils de la gestion des ressources à leurs avantages avec en toile de fond de nombreuses zones d’ombre qui leurs permettent de spéculer.

C’est dans ces zones d’opacité que se faufilent la corruption et la délinquance financière qui leurs permettent de vivre comme des princes dans les pays les plus pauvres de la terre.

Au Mali depuis quelques semaines une série de polémiques a éclaté à propos de certaines dépenses engagées par l’actuel président de la République. Le président s’est acheté un avion en toute opacité, après le coup, son nouveau Premier ministre dans sa DPG a tenté de rectifier le tir avec des propos qui n’ont pas convaincu ; on parle de 20 milliards de nos francs. Certains analystes sont convaincus que l’avion a coûté plus qu’annoncé ; les événements leurs donnent raison, dans un premier temps on avait annoncé 17 milliards, finalement ce sont 20 milliards qui sont annoncés par le chef du gouvernement. Où est la réalité ?

Le président serait en train d’aménager son domicile privé de Sébénicoro à coût de milliards ; il a engagé le renouvellement du parc de motards d’escorte présidentielle. Il se murmure aussi qu’il s’apprête à payer un hélicoptère pour ses déplacements à Bamako. Un marché d’approvisionnement en matériels militaires de plusieurs milliards dans les conditions opaques avait aussi été attribué.

Toutes ces dépenses de prestige sont engagés à un moment où notre pays à moins de 4 mois de son arrivée au pouvoir le nouveau président a commencé à vivre comme un prince d’Emirat Arabe.

Le président IBK comme toutes les autres autorités de ce pays doivent comprendre que nous sommes un pays pauvre, mais aussi qui sort juste d’une crise sans précédent.

En outre, à cause de cette situation de convalescence, toutes les revendications sociales et corporatistes sont mises en veilleuse.

Alors c’est cette période délicate que les plus hautes autorités ont trouvé pour s’adonner à des dépenses folles. Pourtant, à en croire les populations, dire que les temps sont durs est un euphémisme. Mais diable qu’est-ce qui échappe à nos dirigeants qui sont tout le temps en déphasage avec les peuples.

La corruption est vrai problème dans la gouvernance de nos pays mais les autorités qui ambitionnent de lutter contre ce phénomène doivent être crédibles et sans reproche. Mais un président décrète 2014 année de la lutte contre la corruption et au même moment il dépense légalement plus que ce que la corruption n’engloutit dans ses dépenses aux retombées très discutables.

Dans les rues de Bamako, certains partisans du président disent clairement qu’ils savaient que leur champion est un adepte du luxe insolent. Mais ce qu’ils n’osent pas dire, c’est qu’ils sont dépassés par l’ampleur des dérapages dépensiers du président qui par la succession des scandales est en train de battre tous les records. Il est peut-être temps pour lui de s’arrêter un instant avec ses dépenses énormes qui font saigner le pauvre budget de la République.

De l’autre côté, l’argent aussi dépensé sans arrière pensée n’est pas activement recherché pour remplir les caisses de l’Etat. Ainsi c’est un journaliste qui a tenté de donner son point de vue sur les deux concepts qui font perdre de l’argent au pays.

Il est peut-être temps d’harmoniser les contours de ces deux concepts qui en tout cas ont la facilité d’attirer l’attention des citoyens lambda qui ne demandent que de la justice sociale.

Ousmane Coulibaly

SOURCE: Zénith Balé
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