Il est évident qu’aucun gouvernement sérieux de consensus ne saurait être formé sans au préalable la signature d’un accord politique.
A ce stade, les regroupements consultés ( EMP, COFOP, FSD, Mouvements armés, religieux, société civile de jeunesse…) ne peuvent participer au gouvernement que sur la base d’une feuille de route acceptée de tous.
S’entendre sur les priorités (l’organisation dans les trois prochains mois des concertations nationales inclusives, la conduite des réformes politiques et institutionnelles, la nécessité de sécuriser le centre et la réorganisation de nos forces de défenses et de sécurité, l’urgence de gérer la grogne sociale et sauver l’année scolaire, l’amorce d’une gouvernance vertueuse, la réforme électorale et l’organisation des élections législatives, etc. ), et les réponses à apporter a ces questions brûlantes, doivent être des principes de base pour toute participation au GUN.
De toute évidence, ces questions ne constituent pas les priorités de certains acteurs politiques pressés de venir à la table du festin. Or, le peuple qui vous observe Monsieur le premier ministre sera intransigeant, voire inflexible sur ces questions. Il y va de votre intérêt, de l’intérêt du pays d’être à l’écoute de ces priorités. C’est en cela, que vous aurez confirmé cette phrase du président : « j’ai entendu vos colères ».
Ne cédez point aux pressions des « illuminés », qui estiment que vous pouvez faire un gouvernement sans accord politique. Ça sera un échec à coup sûre, et vous risquez le trophée de la plus courte longévité à la primature.
Un accord politique de gouvernement avec l’ensemble des forces vives ou subir la colère de la rue, jusque là contenue par ceux qui vous accordent le bénéfice du doute, tel est le choix qui s’impose à vous M. le premier Ministre. Alors choisissez et choisissez vite.
Etienne Fakaba Sissoko