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DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF : Parlons-en !

Le jeu de cache-cache ne peut pas aboutir à un débat national inclusif c’est pour cela qu’il faudrait un minimum de confiance entre les acteurs.

 

Le dialogue national inclusif est une demande forte des acteurs politiques et de la société civile pour rassembler les Maliens depuis 2013 pour une nouvelle République/une refondation de la République. Le président avait été interpellé par l’ensemble de la classe politique et il avait gardé un mutisme total. Ayant compris que seul le dialogue national inclusif devrait permettre aux Maliens de se parler et de convenir de solutions consensuelles pour relever les défis qui assaillent le pays et d’engager les réformes, il a fini par accepter.

Le dialogue national inclusif est un rassemblement des Maliens sollicité par un grand nombre d’acteurs politiques pour une union sacrée autour de la République. Ce dialogue voulu par le peuple est un exercice démocratique hautement participatif pour discuter de tous les problèmes sans tabou et donner une chance aux Maliens de se parler et de dire ce qu’ils veulent pour la nation.

L’on ne doit pas seulement mettre en scène les hommes politiques pour ne parler que de projet de révision constitutionnelle, de l’accord pour la réconciliation et la paix issu du Processus d’Alger. Et l’on ne doit pas confondre dialogue national inclusif et dialogue politique inclusif qui est réducteur tant par son contenu que par les acteurs et aussi sa portée.

En raison donc de la profondeur de la crise que connaît notre pays, les acteurs devraient sans exclusive convenir du format du dialogue. Tel ne semble pas être le cas si l’on se réfère aux tractations en cours au sein des pouvoirs publics.

Le dialogue proposé par la classe politique et longtemps ignoré par le pouvoir mais aujourd’hui accepté est loin d’être une scène de théâtre en raison de ce qui se profile à l’horizon. Pour rappel, les facilitateurs du dialogue ont été désignés mais contestés par un grand nombre d’acteurs pour violation des engagements pris pour prendre des personnes consensuelles.  C’est de commun accord que l’on devrait faire le choix des personnes devant conduire le dialogue ou après une consultation la plus large possible.

Hélas ! L’on assiste encore en tête les défilés des formations politiques et des acteurs de la société civile pour écouter le Triumvirat. Tous ont souhaité connaître le format et ont évoqué les sujets qu’ils voudraient voir débattre lors des assises nationales. A ce sujet, il faut éviter les calculs et faire participer ceux qui ont une légitimité et qui sont représentatifs. Pas le plein de salles !

C’est la raison pour laquelle il faut bien moraliser la participation à ce dialogue. Les décisions qui sortiront de ce débat inclusif devraient être exécutoires. Et le président de la République devrait solennellement dire haut et fort que les recommandations qui sortiront de ce débat national inclusif sont exécutoires.

Le dialogue national inclusif divise les acteurs alors même qu’ils n’ont pas encore fini d’éplucher les projets de TDR qui leur sont soumis. Des regroupements politiques et des acteurs et non moindres se désolidarisent et annoncent leur non-participation en raison de la forme et du contenu que l’on veut imposer aux participants. De nombreuses formations politiques et associations tant de la majorité que de l’opposition politique sont réticentes à participer au dialogue national inclusif.

Les raisons invoquées sont, entre autres, l’accaparement par le gouvernement d’un dialogue que l’on veut politique mais d’autres attendent de voir le contenu des TDR. Un scepticisme est en ligne de mire pour la réussite d’un événement que l’on voudrait inclusif. Le jeu de cache-cache ne peut pas aboutir à un débat national inclusif c’est pour cela qu’il faudrait un minimum de confiance entre les acteurs. Certaines formations politiques et regroupements politiques sont catégoriques : elles ne participeront comme elles disent à un folklore des autorités pour masquer la réalité tandis que des partis, associations et mouvement sont sur le terrain sur financement des autorités pour tenter de convaincre les Maliens à participer au dialogue.

Pour un grand nombre de Maliens dans le contexte actuel de notre pays, aller à une réforme constitutionnelle est suicidaire.

Ibrahima A. Tiocary Fulany

Source : Printemps

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