La salle Wa Kamissoko du Centre international de conférences de Bamako (CICB) abrite en ce moment un séminaire de sensibilisation aux droits d’auteur des décideurs, des leaders d’opinion, des acteurs de la justice, de la police, de la gendarmerie, et des douanes. La rencontre qui a démarré hier est organisée par le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme à travers le Bureau malien des droits d’auteur (BUMDA), avec l’appui de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
L’atelier regroupe des experts du Bénin, de Côte d’Ivoire, de France et de Suisse et une centaine de participants venant de l’Assemblée nationale, de la Cour suprême, des départements ministériels et des services de contrôle et de répression.
La protection des œuvres littéraires et artistiques et des droits d’auteur a été de tout temps une préoccupation majeure des autorités nationales car, protéger les créations revient à favoriser l’innovation et celle-ci stimule la croissance et l’emploi, a indiqué Mme Sy Aminata Haïdara, secrétaire général du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
La rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action gouvernementale 2013-2018 du président de la République et de la politique culturelle nationale dont l’un des objectifs stratégiques est la protection des œuvres de l’esprit et des droits de leurs auteurs, en vue de permettre à la culture de jouer pleinement son rôle de pilier du développement durable.
« Derrière chaque œuvre, a poursuivi Me Sy Aminata Haïdara, qu’elle soit artistique ou littéraire, il y a toujours un effort physique et intellectuel donc, une dépense de soi mais aussi, de temps et de l’investissement. Cet effort mérite le respect de chacun et de tous ».
« En effet, quoi de plus légitime pour le créateur d’œuvres de l’esprit que de jouir des fruits de sa création, tout comme l’agriculteur jouit de ses récoltes, l’opérateur économique de son commerce, et bien d’autres. La redevance de droits d’auteur et de droits voisins n’est ni un cadeau, ni une offrande. Elle est, tout simplement, la juste récompense de cet effort, un droit fondamental reconnu et protégé par les constitutions, les lois et les conventions internationales. Dès lors, il est primordial de protéger vigoureusement ce droit et de prendre toutes les dispositions adéquates pour le faire respecter par tous et en tout lieu. Nous avons certainement devant nous de nombreux défis auxquels nous devons faire face, notamment la désinformation et l’amalgame. Ils ne sont pas insurmontables face à notre détermination », a développé le secrétaire général du département de tutelle.
La tenue du présent séminaire se veut les prémices de cette détermination, un évènement majeur d’autant qu’il est destiné non seulement aux titulaires des droits d’auteur et des droits voisins mais aussi à tous les intervenants dans le processus d’élaboration et d’application des normes en matière de propriété littéraire et artistique.
Pendant deux jours, les participants vont discuter de différents aspects du droit d’auteur et des droits voisins et de la gestion collective de ces droits. Ils prendront également connaissance des évolutions les plus récentes de cette matière aux contours complexes et variés.
Pour le directeur du BUMDA, Ondogoly Guindo, les droits d’auteurs et les droits voisins du droit d’auteur sont tenus de s’adapter à l’évolution des sciences, techniques et technologies. Lui aussi a relevé que les droits ne constituent ni des aides, encore moins de l’aumône que l’on donne aux artistes. Ils sont la juste rémunération de leurs efforts physiques et intellectuels. Les conventions et autres lois internationales auxquelles notre pays a librement adhéré lui font obligation de respecter les droits d’auteurs.
Y. DOUMBIA
source : L Essor