Dans plusieurs localités du Mali, notamment vers les zones de production de Fana, les productions de coton de l’année dernière ne sont même pas enlevées, à fortiori que les producteurs aient eu leur l’argent.
Et si par endroits, cela a pu être fait, il reste que les paysans sont toujours en attente de leur argent. Le drame, dans ce cas de figure, est que la nouvelle campagne 2024-2025 pointe déjà à l’horizon, et que nos pauvres paysans ne savent pas à quel saint se vouer aujourd’hui. Cette situation, qui constitue une véritable menace pour la nouvelle campagne, aurait-elle quelque chose à voir avec le limogeage du PDG ? Pour rappel, le 8 mai 2025, le Président de la Transition abrogeait le décret n°2024-0444/PT-RM du 26 juillet 2024, mettant ainsi fin au mandat de Mamadou Moustapha Diarra à la tête de la CMDT.
Ce départ intervient à un moment critique où la campagne agricole est déjà lourdement compromise. Selon des sources proches des producteurs de coton, la situation financière des cotonculteurs est plus que préoccupante, ceux-ci attendent encore leurs dus pour la campagne écoulée, pendant que la mise en place des engrais est loin d’être à hauteur de souhait.
Si rien n’est fait rapidement, l’objectif de 650 000 tonnes de coton-graine pour la campagne à venir risque d’être compromis.
Ce qui a amené l’ancien Premier ministre Moussa Mara à tirer sur la sonnette, quant au danger qui guette la campagne cotonnière 2025-2026 à cause du paiement non effectif de nombreux producteurs de coton pour la campagne passée. En effet, dans un post publié sur les réseaux sociaux, hier jeudi, l’ancien Premier ministre a alerté la Compagnie Malienne pour le Développement du Textile et les autorités sur le danger que le paiement non effectif de nombreux producteurs de coton dans les zones CMDT pourrait avoir sur la campagne cotonnière 2025–2026. « Partout dans les différentes régions CMDT, de nombreux producteurs ont livré leur coton il y a plusieurs mois, mais n’ont pas encore été payés à ce jour », a déclaré Moussa Mara. Et d’ajouter : « D’autres n’ont pas encore reçu leur dotation d’engrais indispensable pour la campagne qui commence dans quelques semaines ».
Compte tenu de la situation, Moussa Mara invite la CMDT, mais aussi les plus hautes autorités du pays à « gérer ces questions pour ne pas hypothéquer le sort de ce secteur crucial pour le Mali ».■
MAÏMOUNA DOUMBIA
Source : Le Soir de Bamako