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DROIT DE L’HOMME ET SOCIÉTÉ : LE CALVAIRE DES HANDICAPÉS À SÉGOU

Les personnes en situation de handicap constituent une couche marginalisée au Mali. Dans la société, elles sont marginalisées et souvent victimes de viol. À Ségou, quatrième région administrative du Mali, nos enquêtes menées  ont révélé le calvaire que vivent ces personnes.

Plusieurs lois en République du Mali protègent les personnes en situation de handicap. La Convention relative aux droits des personnes handicapées ratifiées par notre pays permet  «de promouvoir, protéger, et assurer une protection devant la loi, les droits de personnes vivant avec le handicap ».

C’est dans ce sens que la loi n° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap a été adoptée par notre pays. En plus de cette loi, la constitution malienne également accorde une protection aux personnes vivant avec le handicap.

Dans son premier titre intitulé: « des droits et devoirs de personne humaine », l’article 2 de notre Constitution stipule que tous «les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et devoirs».

En dépit de toutes ces dispositions juridiques et institutionnelles, force est de constater que les personnes vivant avec le handicap sont toujours marginalisées dans notre pays.

À Ségou nos enquêtes réalisées ont révélé un véritable calvaire des Handicapés physiques. Quelques personnes en déficience physique nous ont raconté la difficulté qu’elles vivent dans la société.

Mme Néné Satourou Traoré, personne vivant avec le handicap et présidente régionale de l’Association des Handicapés Communicateurs de Ségou (AHCS) que nous avons rencontrée le 12 décembre 2020 à son service s’est exprimée à cœur ouvert :

«Nous, les femmes vivant avec le handicap, rencontrons beaucoup de difficultés à Ségou. D’abord le jour du mariage, nous ne pouvons pas avoir accès à la salle de la mairie de la commune urbaine de Ségou. Car il faut prendre l’escalier pour que le mariage soit célébré par le maire. C’est pourquoi nous sommes beaucoup à transférer notre mariage vers d’autres mairies loin de chez nous», a-t-elle expliqué.

Parlant de mariage, Néné Satourou Traoré évoque également de grosses difficultés avec leurs familles et les parents de leurs époux : «Quand un homme décide de nous marier, sa famille le décourage. Car ils ont honte que leurs fils  épousent une femme qui n’a pas toute sa capacité physique surtout au niveau des membres. Alors que nous sommes aussi des femmes. Nous avons aussi droit au mariage et nous pouvons faire tout ce que les autres femmes font. Et même souvent, quand on est marié, nos maris ont honte de nous présenter comme leurs femmes», affirme-t-elle.

Dans les hôpitaux à Ségou le jour de l’accouchement, les  femmes vivant avec le handicap sont victimes d’exclusion : «À l’hôpital de Ségou, il n’y a qu’une seule table  d’accouchement pour femmes handicapées», a dit Néné Traoré.

Sur le plan professionnel, les personnes vivant avec le handicap à Ségou sont marginalisées selon   Néné Traoré. «Les personnes en situation de handicap qui sont instruites sont laissées pour d’autres après leur stage. Nous avons des membres très instruites qui ont fait plusieurs années de stage dans certains services. Mais qui ne sont jamais prises au moment des recrutements», a-t-elle déploré.

À la fin de l’entretien, la (…)

Demba KONTÉ

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