C’est à la faveur d’un point de presse animé le Mouvement ‘’Baguinè Sô ‘’ et les Associations (des Jeunes Ginna Dogon et le Collectif des Associations de Jeunes du pays Dogon), ont dénoncé l’incapacité du Premier ministre Dr Boubou Cissé de faire face à la crise sécuritaire qui fait des victimes au centre du pays et interpellé le président de la République à prendre toutes ses responsabilités. C’était samedi 4 juillet 2020, à la Maison des Jeunes de Bamako.
Cette présente conférence de presse était contaminée par Dramane Yalcoué, président de la Jeunesse Ginna Dogon ; Adama Djongo, président du Collectif AJPD ; Yacouba Yalcoué, Secrétaire général du Mouvement Baguinè Sô ; Adama Karembé ; Vice-président dudit mouvement ; Honorable Hamidou Agono Djimbé, élu à Bankass ; Benjamin Sangala, Porte-parole Dana Amassago.
Selon leurs dires, après Ogossagou, Soubanne-Da et autres, des villages du pays Dogon au centre du Mali ont fait, mercredi 1er juillet dernier, l’objet d’attaques meurtrières. Le bilan est de 36 morts. Ces attaques étaient perpétrées contre les villages de Gouari, Djimdo, Dialakanda, Pangadougou dans le cercle de Bankass (Région de Mopti), laissant les parents des victimes dans l’émoi et la désolation.
Au cours de son introduction, Yacouba Yalcoué, Secrétaire général du Mouvement Baguinè Sô a déclaré que : « des assaillants sont arrivés aux environs de 16 heures à bord de huit pick-up de l’armée malienne lourdement armés et des dizaines de motos dans ces villages. Ils étaient tous habillés en tenue de l’armée dont plusieurs étrangers selon toujours le témoignage des rescapés ».
Poursuivant en ces termes : « quand ils arrivaient, la population avait cru que c’était l’armée malienne qui venait à leur protection, malheureusement, les minutes qui suivent leur joie s’est transformée en drame, car les visiteurs ont ouvert le feu à la surprise générale de tous ». Aussi, de souligner que les assaillants sont connus des victimes. Car ils viennent de la forêt de ‘‘Libé’’ à la frontière Burkinabè.
À l’en croire, la situation est de plus en plus grave et interpellatrice : « en ce sens que du début de l’année à ce jour, le pays dogon a enregistré plus de 300 morts, des milliers de bétails emportés, des centaines de greniers calcinés et des dizaines de milliers de personnes déplacées ».
Ainsi, il a poursuivi : « à la lecture de cette situation désastreuse et catastrophique, nous sommes indignés et révoltés. Demandons au président de la République de s’impliquer dans la gestion de cette crise du centre, qui n’a que trop duré. De dépêcher une mission sur les lieux pour s’enquérir de la situation des familles éplorées. Alerte que nous sommes en période hivernale et que la population du pays dogon vit essentiellement d’agriculture et d’élevage alors que, tout est mis en œuvre pour empêcher son bon déroulement. Et, si rien n’est fait dans les jours à venir à ce lot de malheur, s’ajoutera la famine et tout le reste ».
« Nous avions demandé le déploiement des FAMa dans ces zones en question. Chose qui n’a pas été faite. Nos autorités ne sont pas de bonnes fois », s’indigne M. Adama Diongo, président du collectif des associations jeunes du pays dogon. Qui ajoute que malgré l’implication de plusieurs émissaires, la situation n’a pas changé d’un iota.
À sa suite, l’honorable Hamidou Djimdé, l’ex-président du mouvement Baguinè Sô dira que la situation sécuritaire du centre se dégrade de jour en jour malgré les différentes interpellations des autorités maliennes. « La crise que nous vivons prend une dimension que nous ne comprenons plus. Cela fait plus de deux ans que nous interpellons les autorités pour qu’ils aient un œil sur le pays dogon », a-t-il déploré.
Poursuivant son intervention, il a lancé un appel aux responsables de l’Association Tabital Pulaaku d’appeler à leur tour les jeunes peulhs à la raison. Car selon lui, ce sont eux qui sont à l’origine des attaques des villages dogons. Aussi, il a interpellé l’influent Imam Mahamoud Dicko dont l’implication dans cette crise pourrait être utile. À l’en croire, il faut que l’État s’assume et prenne des dispositions nécessaires pour bien sécuriser le pays dogon. Dans la mesure où après les villages, ce sont les Bankass, Bandiagara et Koro qui sont menacées.
« Il faut que l’État s’assume, sinon si ces villes tombent, c’est le Mali qui tombe », a-t-il laissé entendre, avant de décrier l’incompétence du Premier Ministre Boubou Cissé qui a montré ses limites en ce qui concerne la résolution de la crise sécuritaire du centre.
« Nous exigeons le limogeage du Premier ministre Boubou Cissé, car il n’a ni la volonté ni la capacité de sécuriser nos populations. Ses actes et ses dires en témoignent », a conclu le président du Mouvement Baguinè Sô.
Aïssétou Cissé
LE COMBAT