Alors que les autorités de la Transition n’en finissent pas de jubiler l’adoption d’un nouveau code minier permettant à l’Etat d’acquérir jusqu’à 30% de participation dans les nouveaux projets et d’augmenter les revenus tirés d’un secteur capital pour l’économie nationale, Choguel, qui souffle le chaud et le froid depuis sa mise à la touche, choisissait de rabâcher un vieux disque en rapport avec l’exportation frauduleuse de l’or malien.
Selon lui, en 2021, les quantités de métal jaune officiellement déclarées au Mali sont disproportionnées à celles vendus à la bourse au nom du même pays. Et de poursuivre en indiquant que la différence a elle seule excède en valeur le budget national. Ce faisant, Choguel Maïga ne fait aucune allusion à ce qu’il avait lui-même précédemment dénoncé et imputé à l’exploitation massive de l’or malien par des puissances étrangères en toute discrétion dans le septentrion où opéraient en son temps la Minusma et la force Barthane. Or la différence dont il parle pourrait belle et bien provenir des gisements aurifères de Kidal, Intahakka et autres. Au demeurant, les allégations de Choguel Maïga ont été reprise par un autre ancien PM avec plus de précisions. Moussa Mara, il s’agit de lui, soutient que si le Mali dit avoir exporté 30 tonnes d’or, les Emirats Arabes déclarent 70 ou 80 tonnes en provenance du même pays. Et de le mettre au compte d’une exploitation et exportation informelles en dehors de taxation.
Il n’en fallait pas plus pour que l’expert minier et ancien DG de la Direction Nationale de la Géologie et des Mines, devenu très bavard ces derniers temps, reprenne sa plume pour apporter plus de détails. L’ancien ministre Dramane Dembélé, dans une publication sur sa page Facebook, appelle à éviter des déductions hâtives et les confusions sur l’or provenant du Mali et l’or produit au Mali, avec comme seul dessein de discréditer les cadres de la DNGM à des fins populistes à ses yeux.
Selon l’ancien patron de la DNGM, « les levés d’or sont documentés en présence de cadres des ministères en charge des Finances (Douanes), des Mines (DNGM), des Domaines, de la sécurité et des transports. Cette quantité déclarée est convoyée par le même avion au retour avec l’équipe de levés». S’il y’a d’autres quantités subtilisées, selon lui, «cela est de la fraude», qui ne saurait engager les cadres étatiques du secteur.
L’expert minier en a profité pour rappeler que le Mali est une plaque tournante des comptoirs d’achats et de ventes de l’or et du diamant de l’espace CEDEAO. Par conséquent, les opérations de vente d’or à Dubaï, par exemple, sont forcément enregistrées au nom des personnes qui ont un état civil malien. Ainsi, faire un rapprochement entre cet or vendu et la production nationale déclarée par la DNGM n’est pas sincère. Comme quoi, tout l’or vendu au nom du Mali ne provient pas forcément du sous-sol malien. Il sait de quoi il parle puisqu’il est arrivé également que le marché international du diamant soit inondé de cette pierre précieuse sous la certification malienne alors que Mali n’en est pas producteur.
Amidou Keita