Les autorités de la transition mènent une lutte farouche contre le dragage du fleuve Niger et l’orpaillage illégal. Dans la localité de Yanfolila, 22 chinois qui évoluent dans cette pratique ont été arrêtés le lundi 14 février 2022. Beaucoup de leurs matériels dont 19 pelteuses et deux pick-up ont été également saisis.
Cette importante opération vient ainsi conforter le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau dans son combat contre ce fléau qui contribue à la dégradation de l’environnement. Les 22 chinois ainsi arrêtés ont été remis à la justice et seraient en ce moment en détention provisoires. Quant aux matériels saisis, ils sont confiés à la gendarmerie en attendant les consignes des plus hautes autorités.
Pour rappel, le ministre Lamine Seydou Traoré lançait, en janvier 2021, l’opération « Falémé Dembé », avec pour objectif immédiat : l’arrêt des travaux d’exploitation d’or sur le lit du Falémé. Après ces arrestations et ces saisies de matériels, les services du Ministère procédaient, en avril 2021, à l’immobilisation de plus 300 engins lourds de dragage et la saisine de la justice. A cette occasion, il avait alors procédé à la saisie des dragues et l’arrestation de plusieurs exploitants illégaux d’or.
Malgré ces mesures qui avaient suscité de réel espoir chez les populations de Keniéba, les exploitants illégaux continuent à s’adonner à cette pratique. Et pourtant, le ministre prévenait que cette opération lancée va se poursuivre jusqu’à l’éradication du dragage sur le fleuve. Et d’indiquer clairement : « Les actions vont se poursuivre, de site en site, jusqu’à ce que tous nos fleuves soient débarrassés de ces criminels environnementaux et socioéconomiques ».
Aussi avait-il promis que les responsables maliens qui délivrent des documents d’autorisation aux auteurs de dragage seront eux-aussi poursuivis, inculpés et traduits devant la justice ! En novembre dernier tout près, les services du Ministère procédaient encore à l’arrestation de trois (3) ressortissants chinois qui opéraient en toute illégalité dans le secteur minier de Kouremalé.
Aussi, à l’occasion de la dernière édition des Journées Minières et Pétrolières, Lamine Seydou Traoré s’engageait en outre de nettoyer le secteur et à mener une lutte implacable contre l’exploitation aurifère illégale en ces termes : « Concernant l’exploitation artisanale de l’or, le département s’attèle, en collaboration avec la Chambre des Mines du Mali à la mise en œuvre de la feuille de route portant organisation de l’orpaillage traditionnel » afin de faire face à l’orpaillage illégal.
Le Mali, faut-il le rappeler, est un pays riche en ressources naturelles et se classe parmi les 5 premiers producteurs d’or en Afrique. Le secteur minier contribue significativement aux Objectifs de Développement Durable et constitue un domaine prioritaire d’appui politique de la part du gouvernement. Les recettes du secteur minier représentent 10% du PIB, 40% des recettes fiscales et plus de 70 % des recettes d’exportation. Malgré ce potentiel important, la performance du secteur minier est inférieure aux attentes.
Cette situation s’explique par la faible diversification de la production de minéraux, la faible transparence des revenus miniers et la gouvernance, le faible niveau d’intégration de l’activité minière à l’économie locale en termes de création d’emploi, de promotion de la sous-traitance et de la fourniture locales. A cela s’ajoute le fait que le secteur de l’exploitation minière artisanale reste non organisé et peu encadré, avec pour conséquence une dégradation considérable de l’environnement.
Pour corriger cette lacune, l’Etat du Mali a obtenu le soutien financier de l’Association Internationale de Développement du Groupe de la Banque Mondiale pour mettre en œuvre, en 2019, le Projet de Gouvernance du Secteur des Mines (PGSM) sur une période de 5 ans, afin de concrétiser de la vision des Autorités de faire du secteur des mines le moteur de développement socio-économique du pays.
Il s’agit, entre autres, d’améliorer la contribution du secteur minier aux objectifs de croissance à long terme en mettant l’accent sur la croissance et la diversification de la production minière, une gouvernance améliorée et des revenus tirés de l’extraction, ainsi que le développement économique local induit par le secteur minier.
B. Guindo
Source: LE PAYS