Selon notre sociologue, le Mali dans la quête de son indépendance totale à partir de 1960, a orienté sa coopération vers l’URSS (Union des Républiques socialistes soviétiques) et la Chine. A partir de 2020, après un examen minutieux, un état des lieux de sa coopération avec la France qui a renforcé son emprise entre-temps sur ses ex-colonies, à la faveur du vent de l’Est, les autorités de la Transition ont décidé cette fois-ci de faire la reconquête de la souveraineté nationale.
Pour ce nouveau défi, dit-il, c’est vers la Russie et la Chine que les autorités militaires de la Transition se tournent cette fois-ci, “sans hésitation ni murmure” comme pour exécuter des “ordres” du peuple qui a inlassablement tendu la main à la Russie pendant les manifestations qui ont conduit au renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita.
Le peuple meurtri, en brandissant le choix de ces partenaires stratégiques a tiré les leçons des mésaventures dont il a été victime par les ruses et stratagèmes du partenaire français, juge et partie dans conflit qui a failli coûter au Mali sa partition et sa chute. Ainsi selon lui, la participation du Mali au sommet Chine-Afrique, après celui de Russie -Afrique, marque un tournant décisif, avec en toiles de fonds le partenariat gagnant-gagnant.
Parlant du partenariat entre le Mali et la Chine, Dr. Coulibaly dira que les deux pays ont décidé de donner un nouvel élan à ce partenariat qui touche en particulier les problématiques de l’heure que sont les crises sécuritaires, énergétiques, et économiques. Pour lui, la situation économique très délicate à laquelle la crise sécuritaire n’est pas étrangère doit urgemment s’améliorer et cette visite du président Goïta est une aubaine pour intensifier la coopération par la multiplication de contacts directs avec les partenaires même privés.
C’est certainement pour cette raison que le président de la Transition a initié des contacts directs même avec des patrons d’entreprises comme le PDG de Power China, Chen Guanf, contacts élargis aux membres de la délégation. Ceci, dit-il, dénote de sa volonté de ne rien lâcher pour répondre aux préoccupations majeures et urgentes.
A ses yeux, ce 9e forum sino-africain doit être le levier de la coopération basée sur les urgences. Notre pays, dans sa partie Nord, est au centre d’une situation de guerre multiforme et a besoin d’un partenariat fécond, efficace et sincère. “La Chine a toujours répondu favorablement à ces exigences depuis les premières années de notre indépendance”, insiste Dr. Coulibaly.
L’évolution des réalités géopolitiques exigent des partenariats solides pour notre pays. Cependant, le sociologue pense que les récentes intrusions de l’Ukraine dans la crise du Nord à Tinzawaten ne sont qu’une ramification de la volonté de l’Otan de barrer le chemin aux Russes et aux Chinois qui ont choisi le Mali comme porte d’entrée des BRICS au Sahel. Notre pays, en devenant le terrain où cette crise quasi-mondiale est en transfert, a besoin de soutien de taille. Et le sociologue pense que la Chine est un partenaire sur qui on peut compter.
Beijing s’est opposée à plusieurs reprises à des tentatives de sanction contre notre pays aux Nations unies. En attendant les retombées des contacts faisant l’objet de négociations en ce moment, Dr. Moussa Coulibaly estime qu’il est absolument nécessaire d’étendre la chaîne de solidarité pour amoindrir les effets des inondations des dernières semaines à travers le pays.
Toutes les sensibilités sans exception qu’elles soient politiques ou religieuses devraient contribuer à apaiser le climat sociopolitique. Les dernières sorties du Haut conseil islamique qui a manifesté son soutien à l’armée à travers le message hebdomadaire de la prière de vendredi sonne véritablement comme une entrée en guerre de la sphère religieuse dont le soutien à l’armée ne souffre désormais d’aucune ambiguïté.
La Chine est en ce moment le premier partenaire commercial de l’Afrique au monde. Un séjour d’environ une semaine du président Assimi Goïta est une opportunité pour l’intensification du partenariat bilatéral sino-malien, conclut Dr. Moussa Coulibaly.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune