D’abord, l’homme politique évoque le décret présidentiel du 10 avril 2024 qui suspend toutes activités politiques par les partis politiques et les associations à caractère politique. Pour Mahamadou Konaté, cette décision est tyrannique et liberticide et n’a aucun fonctionnement juridique. « Aucun texte de loi du Mali n’habilite le président de la Transition en place à prendre un tel décret. Il est illégal et illégitime. Il viole notamment la Charte des partis politiques, qui dans ses dispositions relatives aux sanctions, fait de l’autorité judiciaire, la seule fondée à suspendre un parti. Et dans ce cas de figure, le tribunal est saisi, non pas par le président, mais par le ministre de l’Administration territoriale. Alors, je suis outré par cette décision qui ne sert ni les autorités elles-mêmes ni le retour à l’ordre constitutionnel normal », a-t-il déclaré.
Selon lui, la posture actuelle ne garantit pas une stabilité politique, et donc risque de freiner les actions du gouvernement. Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024, a-t-il avancé, ont introduit un recours en annulation de ce décret tyrannique et liberticide, auprès de la Cour suprême. « D’autres actions légales et légitimes suivront », a-t-il ajouté.
Mahamadou Konaté a estimé également que les autorités ne font rien pour apaiser le climat social concernant la gouvernance dans sa globalité. « À ce rythme, si le pouvoir continue comme ça, il risque de faire face à la désobéissance civile. Je ne le souhaite pas. Mais c’est le risque qu’il court », a-t-il alerté, tout en ajoutant que toutes les manœuvres actuelles sont faites pour ne pas aller aux élections.
« C’est la preuve que les autorités en place n’entendent pas organiser les élections de sitôt, car le système démocratique et électoral repose sur la libre participation des citoyens, notamment organisés en partis politiques et en associations. C’est une omerta sur la société. C’est aux antipodes de tous les engagements solennellement pris par les autorités en place devant le peuple malien et devant Dieu, y compris le serment prêté par le président lors de son investiture », a insisté Dr Konaté.
Amadou Kodio
Source : Ziré