Lors de la conférence-débat organisée par le Cabinet « Management, Conseil, Comptabilité et Informatique » (M2CI) sur le thème : « Contribution à la refondation du système éducatif malien : quelle école pour quelle finalité », Dr Madi Yassa Goundiam a déclaré que « la première richesse d’un pays est la discipline ». C’était le 26 juin dernier à l’Hôtel « Les Colibris » de Bamako en partenariat avec le Centre des Métiers African Institutes of Technology (CDM-AITECH).
Ce thème d’une actualité brûlante choisi par le Cabinet « M2CI » était animé par Dr Madi Yassa Goundiam, directeur pédagogique du CDM-AITECH. Le conférencier a fait mention des grandes transformations aussi bien dans les pays développés et ceux en voie de développement depuis trente ans, pour adapter les produits du système éducatif aux besoins du marché de l’emploi. Selon lui, le système éducatif doit former des gens pour permettre leur insertion dans la vie professionnelle. « Le système éducatif est à ajuster parce que le système productif change dans tous les pays », a-t-il fait savoir. Il est même allé plus loin en disant : « Il ne faut pas se tromper, l’école ne crée pas des emplois. C’est le système de développement économique et social qui crée des besoins. Et l’école est censée répondre à ces besoins et pas autrement. »
Pour mieux adapter le système éducatif malien aux besoins du marché, il préconise une approche holistique de l’enseignement fondamental à l’enseignement supérieur. « Souvent, il y a des choix à opérer et il ne faut pas hésiter à le faire. Pour sauver un malade, il faut l’opérer », a-t-il lancé. Le directeur pédagogique du CDM-AITECH propose d’augmenter l’investissement public dans la formation. Dr Goundiam est favorable à un partenariat entre l’Etat et le secteur privé dans la conception des programmes de formation professionnelle en relation avec le marché de l’emploi. Selon lui, « l’école du prêt-à-porter, c’est fini. Il faut de l’école sur mesure ». il a appelé à une meilleure considération des formations scientifiques et techniques dans l’amélioration des compétences.
Le conférencier Dr Madi Yassa Goundiam a cité l’exemple de la Chine qui a réussi avec l’appui de la Banque mondiale à procéder à des mutations profondes dans la formation professionnelle pour adapter la formation des jeunes au besoin du marché de l’emploi. La Chine a obtenu des résultats remarquables sur le plan de la compétitivité des entreprises, a-t-il annoncé.
Selon lui, l’un des problèmes dans ce pays est l’instabilité gouvernementale. Ce qui ne permet pas de poser les bases d’un développement durable, a-t-il ajouté en appelant à prioriser des secteurs comme l’agriculture, la transformation des ressources minières et des infrastructures. Dr Goundiam avertit : « Il faut la présence de l’Etat et la discipline. Car la première richesse d’un pays pour moi, c’est la discipline ».
Au cours de cette conférence d’importantes personnalités présentes ont fait des contributions pour enrichir le débat. Tout en saluant l’initiative, Pr Abderhamane Touré, professeur de droit à la retraite, a fait remarqué qu’il y a un problème de gouvernance dans le système éducatif. A en croire Souleymane Goundiam, ancien secrétaire général du ministère de l’Education nationale, tout n’est pas mauvais.
Boubacar Diarra
Source : Le Challenger