‘L’Etat malien a refusé de nous intégrer dans le Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) et nous sommes obligés de faire pour notre survie’’. Voici en substance l’argument avancé par des bandits après avoir dépouillé leurs victimes.
Armés jusqu’aux dents ( kalachnikovs et autres) et habillés en tenues militaires, ils cambriolent les domiciles des paisibles citoyens entre 3 h et 4 H du matin. Dans l’intervalle de deux semaines trois familles dans la même rue au quartier Doumazana-Petit-Paris en commune I du district de Bamako, ont fait déjà les frais.
Leur dernière opération date du mardi 16 octobre. A 04 h du matin, ils ont fait une descente chez un opérateur économique, commerçant de téléphones potables : ‘‘Ils m’ont demandé de garder le sang froid et de les laisser faire ce qu’ils veulent faire. Ils m’ont aussi demandé de ne pas résister au risque de me prendre une balle’’, nous rapporte cette victime qui témoigne avoir été braquée avec une kalachnikov. Ensuite il poursuit : ‘‘Ils étaient environ une dizaine, tous en tenues militaires, quatre sont entrés dans ma chambre, d’autres sont allés dans la chambre de ma seconde épouse, d’autres étaient à la porte. Ils m’ont braqué avec une kalachnikov à la poitrine, ils étaient à visages découverts mais je n’arrivais pas à les distinguer à cause de la lumière éblouissante de leur torche qu’ils avaient braquée sur moi ‘’
Cette victime dit avoir été personnellement dépouillée de la somme de 310.000 FCFA et 30 téléphones neufs de marque qu’il gardait dans son stock de vente : ‘‘Il y a aussi un locataire chez moi sur lequel ils ont pris son téléphone et la somme de 20.000 Fcfa’’, ajoute –t- elle.
Avant la visite des malfrats chez l’opérateur économique, les mêmes ‘‘ bandits armés’’ et dans la même rue au quartier Doumazana-Petit-Paris en commune I, avaient opéré dans une autre famille. Cette fois-ci la victime, une dame qui a été dépouillée des trousseaux de mariage de sa fille et son mari qui venait aussi de faire un retrait bancaire. Les bandits ont tout apporté avec le même argument ‘‘l’Etat malien a refusé de les intégrer qu’ils sont obligés de faire ça pour pouvoir vivre’’.
Le même jour où ils ont emporté le trousseau de mariage et l’ensemble du retrait bancaire ces bandits armés ont tué un paisible citoyen à coups de kalachnikovs. Comment ça s’est passé ?
Pendant que les bandits ramassaient les trousseaux de mariage de sa fille, la dame de la 2ème famille victime n’a pas pu résister. Elle escalada sur le toit de la maison et cria aux voleurs. Et à ce cri de détresse a coupé le sommeil du quartier. Sous le choc, un membre de la première famille victime des bandits essaya de tenir tête aux hommes armés. Pour ce faire il s’arma et décida d’affronter les voleurs dans la rue. Hélas, il était en face des tirs d’élites (bandits armés) qu’ils ont abattu à coups kalachnikovs de devant chez lui.
Il a pris la balle en pleine tête avant de s’écrouler dans une marre de sang. Et Non, ce n’est pas de la fiction, mais ça s’est passé ainsi, selon des témoignages du quartier. Sans manique ces bandits opéraient dans ces rues comme ils sont en terre conquises. Signalons que la police a été informée pendant l’opération mais hélas, ces agents de sécurité sont arrivés deux heures après l’opération sous le prétexte qu’ils n’avaient pas de carburants dans le véhicule.
Dily Kane
Mali24