Ce lundi 11 septembre 2023, le monde va célébrer la Journée mondiale de la lutte contre le terrorisme. C’est l’occasion pour les dirigeants de la planète de réaffirmer leur engagement indéfectible pour un monde sans terrorisme sous toutes ses formes. A quand la fin du terrorisme dans un monde en pleine crise ?
Interrogés sur la question de la Journée mondiale de la lutte contre le terrorisme, bon nombre de Maliens ignoraient son existence. Tout de même, ils saluent le fait que cette journée ait été créée par les Nations unies.
La naissance de l’action terroriste remonte à la fin de la Guerre froide, de nouvelles conflictualités émergentes et tend à remplacer les guerres traditionnelles entre les Etats. L’affrontement entre les superpuissances a cédé la place à des conflits intra-étatiques comme dans les Balkans ou en Afrique. L’action terroriste s’est développée et est devenue un vecteur de violence de plus en plus important.
Le terrorisme apparaît dès la fin du XIXe siècle. C’est un mode d’action violente qui est opéré par des groupes minoritaires face à des Etats ou des groupes de personnes afin de s’imposer en utilisant la terreur contre des populations civiles.
A partir des années 1990, l’action terroriste change. Elle s’internationalise, c’est-à-dire qu’elle agit à l’échelle mondiale et non plus dans le cadre des Etats. Elle est dominée par de nouveaux groupes et de nouvelles idéologies davantage religieuses que politiques. Elle utilise de nouvelles armes, celles de la modernité comme le réseau Internet et les attaques numériques.
Mais, ce sont les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis qui bouleverseront la face du monde. Les attentats commis contre les Etats-Unis, qui ont fait près de 3000 victimes innocentes, ont montré que le terrorisme était devenu un phénomène mondial qui pouvait causer d’immenses souffrances aux êtres humains et d’importants dégâts matériels.
L’ampleur des attentats signifiait que personne ne pouvait plus se tenir sur la touche. La lutte était devenue mondiale, car les conséquences du terrorisme se faisaient sentir partout sur le globe terrestre.
Pour faire face à ce fléau, l’Organisation des Nations unies a rassemblé la communauté internationale pour condamner les actes de terrorisme et mis en place un cadre juridique international pour permettre aux Etats de mener une action collective afin de faire face à la menace du terrorisme.
Seize traités internationaux ont été négociés aux Nations unies et des groupes de discussion ont été organisés pour examiner des questions comme le détournement d’avions, la prise d’otages, le financement du terrorisme, le marquage des explosifs et la menace du terrorisme nucléaire.
En outre, en réponse aux attaques meurtrières en Afrique et à la détérioration de la situation en Afghanistan, le Conseil de sécurité a décidé en 1999 d’imposer des sanctions aux talibans puis à Al-Qaida. Il a établi une liste de personnes et d’entités associées à ces organisations qui font l’objet d’une interdiction de voyager, d’un gel de leurs avoirs et d’un embargo sur les armes. C’est en raison de toutes ces choses-là combinée aux attentats du 11 septembre que les Nations unies ont mis sur pied la Journée mondiale de la lutte contre le terrorisme pour assurer un monde sans la terreur.
Au-delà de cette Journée mondiale, en 2006, l’Assemblée générale a adopté la stratégie antiterroriste mondiale qui souligne l’importance de prendre en compte les conditions qui favorisent le terrorisme, telles que la non-résolution des conflits, la déshumanisation des victimes, la discrimination, les violations des droits de l’Homme et l’absence d’une bonne gouvernance.
Malgré toute cette batterie de mesures, le terrorisme continue de frapper fort partout dans le monde.
Dr. MOHAMED AMARA, SOCIOLOGUE ET ANALYSTE SECURITAIRE
“Œuvrer pour un monde pacifique”
Mali Tribune