Dans les préceptes de l’islam, la recommandation d’invoquer « le Miséricordieux » est présente tout au long des Révélations : « Dis : « Invoquez Dieu, ou invoquez le Tout Miséricordieux.

Quel que soit le nom par lequel vous l’appelez, Il a les plus beaux noms. » (17:110) En évoquant la miséricorde divine, les oulémas mettent en exergue son acception de compassion dont tout être humain éprouve le besoin. Selon eux, les enseignements de l’islam exhortent le fidèle musulman à ancrer ce concept dans ses actes quotidiens. Ils renvoient à ce propos à l’invitation faite au Guide de l’islam (PSL) à faire preuve de modestie et de bienveillance envers les croyants. Il est dit notamment : «… et abaisse ton aile pour les croyants. » (15:88)
Maints épisodes de la tradition prophétique appelant à faire montre de compassion dans l’aspiration à la miséricorde divine sont rapportés à cet effet. Les chroniqueurs notent ainsi que le Messager avait un jour embrassé l’un de ses petits-fils en présence d’un visiteur. Cet homme ne dissimulant guère son étonnement, ne put s’empêcher de déclarer : « J’ai dix enfants et jamais je n’ai embrassé un seul d’entre eux ». Le Messager le regarda en disant : « On ne fera pas miséricorde à celui qui ne fait pas miséricorde ».
L’une de ses recommandations au fidèle dans sa relation avec ses semblables, est de considérer que « le musulman est le frère du musulman ». Les oulémas notent qu’à cet effet, il ne doit ni le trahir, ni tarder à le secourir. Ils rappellent ainsi que la personne du musulman est sacrée pour tout musulman, comme le sont également ses biens, son honneur et son sang. Selon le Messager « le fait qu’un musulman méprise son frère musulman est un mal qu’il lui cause », sans parler d’autres torts qui sont allègrement infligés sans considération. L’on relève dans cet esprit qu’il est dit dans le Livre saint : « Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. » (5:32)
En évoquant par ailleurs certaines des obligations que doit avoir en mémoire le fidèle musulman dans son attitude à l’égard de son coreligionnaire, les oulémas rapportent que le Prophète avait d’abord mentionné le devoir de le saluer lorsqu’il le rencontre. Il se doit ensuite, a-t-il noté, de répondre à une invitation, quand il est fait appel au musulman pour partager la joie de son prochain, ou tout autre évènement. Le Messager avait également souligné le devoir pour le fidèle, de prodiguer des conseils à celui qui en demande, lorsqu’il est sollicité à cet effet. Dans les enseignements qui vont au-delà de simples principes de civilité recommandés entre fidèles, figure l’exhortation à « prier le Tout Puissant, pour qu’il fasse miséricorde à celui qui éternue, et ce faisant, loue l’Eternel ». Il est par ailleurs rappelé que le fidèle musulman se doit de visiter son prochain qui tombe malade, et quand il vient à quitter ce bas monde, de suivre son cortège funèbre, pour le conduire à sa dernière demeure.
Pour les oulémas, c’est dans la concrétisation de ces principes que les croyants musulmans consolideront leur communauté, « comme les pierres d’un édifice qui se renforcent l’une l’autre », suivant les dires du Messager.
A. K. CISSé

Source: essor