Ramadan est par excellence le mois de commémoration du Livre saint qui sert de guide et de référence à la communauté musulmane. Les premiers signes du phénomène de la Révélation qui allait s’étendre sur plus de deux décennies se manifesteront au Messager (PSL) en cette période. Le rappel en est signifié aux croyants en divers passages du Livre saint lui-même : «Nous l’avons fait descendre en une nuit bénie, -Nous sommes en vérité Celui qui avertit- (nuit) durant laquelle est décidé tout ordre sage, c’est là un commandement venant de Nous.» (44:3)
Dans les recommandations qu’ils adressent à leurs congrégations en cette période, les oulémas évoquent notamment le processus des révélations, le rôle et l’importance du message achevé qui en est issu, et qui a été ainsi légué au genre humain. Le support inépuisable que le Texte sacré constitue pour les invocations les plus spécifiques. Et les exégètes soulignent particulièrement les mérites d’une lecture plus assidue de ce message en cette période du calendrier musulman.
Ainsi se forment ou se renouvellent des cercles de méditation axés sur l’exégèse des Révélations. à défaut d’en être partie prenante, le fidèle est convié à une lecture individuelle redoublée, à ses heures de loisirs, ou mieux, en prenant sur son temps de sommeil. Il est en ce sens fait référence aux propos du Messager selon lesquels : «le meilleur d’entre vous est celui qui apprend et enseigne le Coran».
En évoquant l’importance du Livre sacré au sein des premières communautés musulmanes, les théologiens rapportent l’histoire d’un ancien gouverneur des Lieux saints de l’islam. En quittant la cité pour aller à la rencontre du calife qui entreprenait un pèlerinage en ces lieux, l’administrateur avait délégué ses pouvoirs à un érudit. Lorsqu’il accueillit le calife, celui-ci lui demanda à qui avait été confiée la ville sainte en son absence. L’administrateur lui déclina l’identité d’un homme dont les antécédents étaient bien connus du calife. Il s’étonna donc de ce choix.
«Tu as établi comme gouverneur de la cité un esclave affranchi ?» interrogea-t-il. «Celui que j’ai nommé, répondra le gouverneur sans se démonter, est le meilleur lecteur du Coran qui puisse y être». Le calife l’approuvant remarquera : «Grâce au Coran, le Tout-Puissant a fait élever les uns et abaisser les autres et ton choix est l’un de ceux qu’il a élevé grâce au Coran».
Les oulémas, par ailleurs, rapportent bien des hadiths sur la nécessité et les mérites de la découverte par le fidèle musulman des enseignements du Coran dans différents domaines. Ainsi instruit, il se souviendra que : «Celui qui délivre son frère croyant d’une gêne, dans ce bas monde sera délivré d’une gêne extrême le jour de la résurrection», est-il dit.
Selon le même hadith, «le Créateur suprême assiste un serviteur tant que celui-ci assiste son frère musulman. Et à celui qui emprunte un chemin à la recherche de cette connaissance, il sera facilité l’accès à la félicité. Car il n’est pas de gens qui se réunissent dans l’une des maisons du Seigneur pour réciter le Livre du Très Haut et l’enseigner les uns aux autres sans que la quiétude et la sérénité ne les pénètrent, et que la miséricorde ne les enveloppe». Et dans l’un de ses chapitres, il est dit : «Que soit exalté Celui qui a révélé le Livre du discernement à son serviteur pour en faire un avertisseur universel» (25 – 1).
A.K. CISSÉ
Source : L’ESSOR