Les éruptions de violence qui surviennent quelques fois en certains endroits du globe entre communautés appartenant à des croyances différentes sont mises en avant par des organes de presse pour dénoncer les attitudes qui y conduisent. Les notions de guerre sainte et de croisade qui resurgissent en ces occasions contribuent à exacerber la tension entre des populations qui n’aspirent en fait qu’à vivre en paix pour assurer leur quotidien. L’argument religieux est manipulé pour occulter des causes fondamentalement politiques ou économiques aboutissant à ces excès.
Face à ces déviances, il se constitue sous diverses latitudes des regroupements dans des milieux socioprofessionnels variés, invitant à plus de contacts entre communautés locales pour plus de compréhension entre confessions. Les appels émanant aussi bien de leaders d’opinion que de chefs religieux du monde musulman se focalisent alors sur l’essence des préceptes de l’islam. Ils mettent ainsi en exergue le fait que l’être humain est au centre de la dernière religion révélée, dont les enseignements sont orientés vers la préservation de la dignité des descendants d’Adam, de ses droits et de ses biens, sans parler de la sacralité de la vie. Les théologiens se réfèrent en cela aux fondements de l’islam, différents passages du Livre saint et les dires du Messager (PSL) offrant des repères explicites sur ces questions.
Dans cet esprit, l’observance correcte des préceptes de cette religion, avec ses principes d’autodiscipline, de compassion et d’attachement à la famille, notamment, conduit au respect de celui qui est différent. Il est dit à ce propos que «le Tout-Puissant a créé les tribus et les nations afin que nous puissions nous connaître les uns les autres et non pas que nous nous méprisions les uns les autres». En évoquant la mission du Guide de l’islam en ce sens, il est dit : «Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle les hommes dans le chemin de ton Seigneur. Et, discute avec eux de la meilleure façon». (16:125)
Il est fait appel dans ce processus de contact avec les autres, au sens de discernement qui commande l’attitude de modération du fidèle : «C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la prescription mère, et d’autres versets qui peuvent prêter à des interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension, en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul que le Tout-Puissant n’en connaît l’interprétation. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : “Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur ! ” Mais, seuls les doués d’intelligence s’en rappellent». (3:7)
Pour les oulémas, l’appel de l’islam, basé sur la liberté, mène les hommes à la vérité par la bonté, les discussions logiques sans contrainte, ni mesures violentes. « Quiconque prend le droit chemin, ne le prend que pour lui-même et quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment », est-il dit. (17:15).
A. K. CISSé
L’Essor