Dans cet entretien exclusif, le président du Mouvement Républicain (MR), Dr Ainéa Ibrahim Camara, s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment la tenue des élections, le mandat d’arrêt international contre Karim Kéïta (Fils d’IBK) l’adhésion de Dr Boubou Cissé à l’URD, sa candidature à la présidentielle de 2022 et bien sûr les sanctions contre le Mali. Sans oublier la nomination de Choguel Kokalla Maïga à la Primature.
Aujourd’hui-Mali : Votre parti MR vient d’organiser avec succès une marche pour soutenir la Transition, pourquoi ?
Ainéa Ibrahim Camara : Comme j’ai eu à le dire plusieurs fois, avec ce que traverse notre nation, nous ne pouvons plus nous permettre la désunion. Le Mali plus que jamais a besoin de tous ses fils afin que nous puissions sortir de cette situation d’exception au plus vite et d’organiser dans les délais les élections à venir. J’aimerai préciser que soutenir la transition ne fait pas du Mouvement Républicain un béni oui oui. On n’hésitera pas recadrer les autorités de la transition à chaque fois que nous remarquerons des dérives de leur part.
Lors de cette marche, vous avez dénoncé les sanctions contre le Mali ?
Effectivement, nous savons surtout demandé la levée de toutes les sanctions qui pèsent sur notre pays. Le Mali, à l’heure actuelle, fait office de fantôme dans bons nombres d’institutions régionales et internationales, situation qui ne peut plus perdurer. Nous devons retourner sur la scène internationale et continuer à jouer notre partition.
Est-ce que d’autres activités sont prévues par le MR ? Si oui, lesquelles ?
Le Mouvement Républicain est en perpétuel mouvement. Nous enregistrons des adhésions massives et très bientôt, inchallah, nous allons organiser notre congrès.
Quelle appréciation faites-vous de la nomination de Choguel à la Primature?
Nous avons toujours félicité le Dr Choguel Kokalla Maïga pour sa nomination à la tête du gouvernement de la transition et nous lui avons réitéré notre soutien à moult reprises. Mais à l’allure où vont les choses, nous avons la vague impression que le Premier ministre ne fait pas un réel travail de fond. Quand nous constatons qu’il se dit et se dédit concernant l’organe unique de gestion des élections, et cette question est primordiale pour que les élections puissent se tenir dans les délais impartis. Je profite de cette occasion pour urger le Premier Ministre afin d’éclaircir ses positions concernant l’organisation des élections.
Et le Colonel Assimi Goïta à la tête de la Transition ?
Comme on le dit souvent, “le pouvoir ne se prête pas”, Assimi Goïta président, c’était une suite logique.
Pensez-vous que ce duo peut sortir le Mali de la crise ?
Notre principale préoccupation est que le Mali puisse retourner à un ordre constitutionnel normal, nous avons perdu assez de temps dans les situations d’exception. Il est temps que nous allions de l’avant et nous espérons que ce Duo puisse mettre les bases pour une sortie de crise apaisée. Mais d’après ce que nous observons, le Premier Ministre ne semble pas s’atteler aux axes prioritaires qu’il a lui-même établis au lendemain de sa nomination.
Comment jugez-vous les 9 mois de gestion de Bah N’Daw et Moctar Ouane ?
L’ère Bah N’Daw et Moctar Ouane, si on peut le dire ainsi, a été une énorme perte de temps. Personnellement, je ne retiens aucun bilan positif de leur gestion.
Aujourd’hui, ces deux personnalités sont en résidence surveillée, quel est votre point de vue sur cet état de fait ?
Il n’est caché à personne que je me suis toujours opposé à ce que ces deux personnalités fassent l’objet d’une résidence surveillée qui n’est aucunement motivée par une procédure judiciaire officielle.
Votre candidature à la présidentielle de 2022 est-elle toujours d’actualité ?
Le Mouvement Républicain s’inscrit toujours dans un cadre de transparence et dans la situation actuelle de notre pays le gage de transparence se traduit par une certification des élections par les Nations-unies et ma participation en dépendra.
Vous comptez sur quoi pour briguer la magistrature suprême ?
Je compte tout simplement sur le peuple malien, ce peuple qui mérite le meilleur, ce peuple qui a été torpillé moult fois par des politiciens sans foi ni loi. Au MR, nous avons des valeurs humaines et républicaines, nous avons l’expertise nécessaire pour propulser le développement du Mali et mettre en valeur le capital humain de notre nation.
A quand le retour d’Ainéa au bercail ?
Je serai de retour très bientôt, au moment opportun.
Êtes-vous partant pour l’organe unique pour la tenue des élections ?
Nous n’avons jamais mis en cause les différents organes qui organisent les élections. Pour nous, le problème se pose au niveau de la Cour constitutionnelle qui, au lieu de faire correctement son travail d’arbitre, se positionne toujours dans un parti-pris en faveur du régime en place. La Cour constitutionnelle doit retrouver ses valeurs et valider les résultats sur la vérité et non sur un parti-pris. L’organe unique de gestion des élections est certes une excellente idée, mais nous doutons qu’on puisse la mettre en place correctement dans les délais impartis, il ne reste que 7 mois avant les prochaines échéances électorales, ne l’oublions pas.
Selon vous, le Mali a besoin de quel genre de président ?
Le Mali a besoin d’un véritable patriote, un président soucieux du sort de son pays et non de sa poche. Le Mali a besoin d’un visionnaire ayant une vraie expertise, qui prône de vraies valeurs de dignité et de travail. Nous n’avons absolument pas besoin d’un politicien de carrière, ceux-ci ayant montré leurs limites.
Depuis quelques jours, on parle de mandat d’arrêt international contre Karim Keïta, le fils d’IBK, quel commentaire en faites-vous ?
Nous félicitons la justice malienne qui demande à entendre Karim Kéïta dans le cadre de la disparition de votre confrère Birama Touré. Nous encourageons la justice à faire son travail, la famille de Birama mérite de savoir ce qui est arrivé à leur fils.
Et l’adhésion de Dr Boubou Cissé à l’Urd ?
Ceci fut une surprise pour nous, vu les valeurs que prône l’Urd. Nous ne pensons pas que cette adhésion aurait été possible si Feu Soumaïla Cissé était en vie. Cela dit il appartient aux cadres et aux militants de l’Urd de prendre les décisions qui engagent les responsabilités et l’image du Parti.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali