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Djougal Goro, président du Conseil régional de la jeunesse de Mopti, sur la situation sécuritaire au centre du Mali : « La meilleure manière de combattre l’ennemi commun, c’est de se donner la main »

La jeunesse de Mopti a fait plusieurs manifestations pour dénoncer l’insécurité grandissante au centre du Mali et demander le départ des forces étrangères, notamment la Minusma et la Barkhane, de sa région. Cette position demeure toujours. C’est en tout cas ce que nous prouve le président du Conseil régional de la jeunesse, Djougal Goro, dans un entretien qu’il nous accordé. Il appelle à l’union des Maliens pour combattre l’ennemi commun.

Lisez l’interview

Le Pays : Vous êtes Djougal Goro, président du Conseil régional de la jeunesse de Mopti. Votre région, Mopti souffre de l’insécurité. Malgré les multiples missions en faveur de la paix, les forces du mal continuent de verser le sang des innocents. Actuellement, comment vous jugez cette situation sécuritaire dans votre région. Peut-on dire que la ligne bouge ?

Djougal Goro, président du Conseil régional de la jeunesse de Mopti  

Pour bien parler de l’insécurité au centre du Mali, il faut se rappeler des faits de décembre 2018 à janvier 2019. Mais sincèrement parlant, depuis l’arrivée du nouveau premier ministre, Dr Boubou Cissé et avec ses deux tournées dans la région de Mopti, nous constatons l’évolution dans la situation sécuritaire. Notre région a commencé à se stabiliser. Certains déplacés ont même commencé à retourner chez eux, notamment ceux de Yoro et Gangafani. Les tueries à grandes échelles ont diminué, même si dans certaines localités, les forces du mal sèment toujours la terreur.

Vous parlez de la paix, mais plusieurs attaques ont été enregistrées dans les cercles de Bankass et Bandiagara ces derniers jours ?

C’est vrai, des attaques ont, malheureusement nous déplorons les attaques   eu lieu ces derniers jours. Mais la paix ne peut pas venir d’un coup, il faut souvent un certain temps pour obtenir la vraie paix.  Il faut aussi que les gens sachent une chose : maintenant, il y a des gens qui profitent de cette insécurité pour faire un règlement de compte entre eux. Certains aussi ont profité de cette situation pour faire du braquage à main armée, leur profession. C’est pourquoi je demande la vigilance de tout un chacun. Il faut que les autorités militaires, les populations de la région de Mopti soient vigilantes. Je pense que la meilleure manière de combattre l’ennemi commun, c’est de se donner la main.

Quel est le rapport de la jeunesse de Mopti avec le nouveau gouverneur de Mopti, le général Abdoulaye Cissé ?

Nous entretenons, pour le moment, un très bon rapport avec le nouveau gouverneur. Une rencontre entre lui et le Conseil régional de la jeunesse de Mopti est prévue dans quelques jours, nous allons profiter de cette rencontre pour lui soumettre nos propositions. Sa première décision, celle d’abroger la décision d’interdiction des motos et pickup a été salutaire. Nous pensons que ça va aller avec lui. Nous voulons proposer au gouverneur de faire en sorte que les militaires ne restent pas qu’à leur check-point, qu’ils fassent des va- et- vient ! Nous lui demanderons de faire en sorte que les militaires contrôlent bien les motos et les pickups.

Nous avons assisté, pendant un moment, aux manifestations de la jeunesse de Mopti contre les forces étrangères, notamment la Barkhane et la Minusma. Concrètement, qu’est-ce que vous leurs reprochez ?

Nous avons fait ces manifestations parce que nous ne pouvions pas comprendre que nos populations soient tuées chaque jour sans que ces forces, venues pour aider notre pays, ne puissent faire quelque chose. C’est pourquoi nous avons même demandé leur départ. Nous estimons que la stratégie de ces occidentaux est de nous déstabiliser pour bien s’installer chez nous.   Ce qui est sûr, nous faisons confiance à nos Famas et nous les soutenons. Sinon, nous ne comptons pas sur ces forces étrangères.

Vous êtes presqu’au terme de votre mandat à la tête du Conseil régional de la jeunesse de Mopti, que peut-on retenir de votre bilan ?

En tant que président, je suis mal placé pour juger mon bilan, mais nous nous sommes, au cours de notre mandat, focalisés sur certains points. Parmi ces points : l’insertion socio-professionnelle des jeunes par rapport au montage des projets leadership ; l’emploi des jeunes et beaucoup d’autres sujets.

Concernant l’insertion socio-professionnelle des jeunes, nous avons fait beaucoup de plaidoyers et on a pu former et insérer dans beaucoup de secteurs plus de 400 jeunes de Mopti. Nous avons aussi formé, avec le projet PROCEJ, plus de 1000 jeunes.

Réalisée par Boureima Guindo

Source : Le Pays

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