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Dissoudre ou ne pas dissoudre l’AEEM ?

That’s not the question. The question is : qui a donné et continue de donner autant de pouvoir à une simple Association qui est censée défendre les intérêts des élèves et étudiants auprès de l’État ?

De fait, l’AEEM (Association des Elèves et Etudiants du Mali) existe dans tous les pays sous différentes appellations, car il faut bien une entité gérée par les élèves et étudiants pour faire valoir leur cause dans cette expression plurielle des sensibilités corporatives du régime démocratique. Pour avoir été moi-même pendant deux (02) ans représentant des étudiants étrangers à l’Université d’État de Lipetsk (Russie), je sais d’expérience l’utilité d’une telle association.
Cela dit, l’AEEM est un instrument, et comme tout instrument, son efficacité dépend de l’utilisation que ses membres en font sous l’œil vigilant et protecteur des autorités (de chaque pays). Donc, ce que nous détestons aujourd’hui en cette association est l’aboutissement de plusieurs années de son instrumentalisation par les pouvoirs publics, privés et des gens cyniques à des fins politiciennes, mercantiles et sordides.
Résultats : cette association, dont la mission devait consister à favoriser la culture de l’excellence et du mérite dans l’espace scolaire et universitaire, est devenue un refuge pour tous les bons à rien de la République, qui se déchiquettent pour un Oui ou un Non durant les mises en place de leurs bureaux dans les facultés et lycées. Aujourd’hui, leur sens de créativité et de discipline dans la violence et dans l’intimidation a atteint un tel niveau que même leurs camarades qu’ils sont censés protéger ont peur d’eux.
Si on ajoute à tout cela les millions issus de la gestion des parkings universitaires et de la corruption de l’administration scolaire publique et privée, alors on en vient à se demander pour qui roule l’AEEM.
En guise de solution à la donne actuelle, je pense que les autorités doivent profiter de cette période de transition pour remettre l’Association sur les rails, en faisant en sorte qu’elle soit exclusivement ouverte aux meilleurs élèves et étudiants des établissements d’accueil des comités AEEM. Ailleurs, c’est bien aux apprenants qui ont fait leurs preuves en classe qu’on confie la lourde responsabilité de présider aux destinées des futurs cadres du pays. Quant à la gestion des parkings, elle doit revenir, non au CENOU comme ne le suggèrent d’aucuns, mais aux différentes structures d’accueil des élèves et étudiants concernés. Cet argent devrait aider à l’entretien et au bon fonctionnement des établissements abritant ces parkings.
L’AEEM peut donc bel et bien redevenir un vecteur de promotion de l’excellence et de la compétitivité au sein de nos structures éducatives. A l’Etat de s’assumer pour y faire régner l’ordre et lui donner la bonne orientation.

Dr Aboubacar Abdoulwahidou MAIGA
Enseignant-chercheur à l’ULSHB.

Source: Canard Déchainé

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