Cet atelier a réuni presque tous les anciens Secrétaires généraux de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) de sa création à nos jours. De même que certains acteurs du mouvement démocratique comme Mme Sy Kadiatou Sow. Il s’agissait de rappeler et de faire savoir qu’ils ne sont pas d’accord avec la dissolution de l’AEEM et qu’il devrait y avoir une solution pour prévenir les violences dans les espaces scolaire et universitaire.
Dans son discours d’ouverture, le Président de CRS-AS-AEEM , Dr Modibo Soumaré déclara que cet atelier a lieu à un jour symbole, il s’agit de la date d’anniversaire de l’assassinat du martyr pour la cause des élèves et étudiants du Mali, Abdoul Karim Camara dit Cabral. Et de poursuivre que cet atelier a aussi lieu dans un mois symbole, à savoir le mois de Mars qui a consacré l’avènement de la démocratie au Mali (un 26 mars 1991 où le peuple a décidé de prendre les choses en main pour que nul ne souffre encore des méfaits de la dictature). A l’en croire, l’AEEM est le fruit d’une longue lutte pour la cause des élèves et étudiants, elle n’est pas seulement une association, c’est un esprit, un idéal démocratique, un combat. La dissoudre, selon lui, revient à casser cet idéal démocratique qui permet aux élèves et étudiants maliens de revendiquer, de s’exprimer, de briguer leurs droits. Et de reconnaitre qu’il y’a bel et bien des violences dans les écoles maliennes et souvent l’AEEM en est responsable. Mais souligne-t-il, ce n’est pas seulement au Mali que ces actes ont lieu, dans beaucoup de pays, des étudiants s’adonnent à ces pratiques, il a cité des exemples au Niger, en Côte d’Ivoire ou le Maroc. Selon lui, le CRS-AS-AEEM n’a jamais soutenu les violences dans les écoles maliennes et cherchait sans relâche des solutions pour prévenir les violences. Raison pour laquelle, il dira que bien avant la dissolution de l’AEEM, ils ont cherché par tous les moyens de rencontrer les autorités maliennes pour proposer des pistes de solutions, mais malheureusement ils n’ont pas été reçus. Et d’ajouter que des solutions il y en a beaucoup et la dissolution n’en est pas une « La dissolution de l’AEEM n’est pas la solution d’un problème sociétal. Les jeunes élèves et étudiants doivent être mieux encadrés, formés pour qu’ils deviennent des vrais cadres », a dit Dr Soumaré. Et de témoigner que l’AEEM a produit beaucoup de cadres et de leaders au Mali, comme le témoigne dans la salle des anciens ministres, des anciens députés, des docteurs, des professeurs etc.
Selon Mme Sy Kadiatou Sow, les anciens de l’AEEM doivent jouer la carte de l’apaisement. Bien vrai qu’elle n’est pas d’accord avec cette décision, mais elle invite le CRS-AS-AEEM à travailler de comment convaincre les autorités à revenir sur leur décision et de réhabiliter l’AEEM. Selon elle, les élèves et étudiants doivent avoir un cadre pour s’exprimer, revendiquer ce qui est à revendiquer. A cet effet, elle dira que notre pays traverse des moments difficiles et que ce n’est pas le moment de division. « Vous êtes majoritairement jeunes, notre pays est entre vos mains », a-t-elle lancé.
Cet atelier a été l’occasion pour beaucoup d’anciens secrétaires généraux de l’AEEM d’expliquer que c’est l’Etat même plus précisément les hommes politiques qui ont instrumentalisé l’AEEM pour des fins politiques. Des propositions pertinentes ont été dites dans la salle. Le CRS-AS-AEEM s’est dit toujours prêt à rencontrer les autorités pour proposer des solutions afin qu’il n’y ait plus de violences dans les espaces scolaire et universitaire.
A.Tounkara
Source : Le Sursaut