Prétendre rendre un hommage à la hauteur de la grandeur du Général Amadou Toumani TOURE s’assimile à vouloir mesurer le flux des grandes marées au moyens de dérisoires mesures humaines. Sans hyperbole aucune, ATT, comme l’a affirmé le Président Sénégalais, SE Macky SALL, était tout simplement une Bénédiction. Cette tribune, moins une espèce d’apologie post-mortem, se veut surtout une invite à l’Elite politique à suivre les traces de l’homme, unanimement reconnu par son peuple comme étant le soldat de la démocratie et du développement.
Aucun poète, aucun homme de média, aucun historien, mieux encore, aucun Griot ne pourrait parler de AMADOU, digne fils de Sudûbabba, à suffisance. Tant son immense vision rivalise avec son patriotisme incommensurable et surtout avec son sens aigue de l’humanisme. Et ce, avec l’altruisme légendaire qui a donné le sourire aux plus démunis. Il a été sans aucune fausse modestie, l’homme qui aura, de par ses actions, marqué les trois dernières décennies de l’histoire du Mali démocratique.
Ses actions touchent tous les segments de développement du pays. L’homme connaissait son pays et était en contact direct avec son peuple. Parmi ses innombrables qualités, on peut retenir son sens de la retenue et sa soif de l’unité du peuple malien. En atteste ce témoignage qui lève le voile sur sa riche expérience personnelle, lors de sa dernière interview sur la Télévision nationale: « l’homme sage, c’est celui qui connaît ses limites. Il faut avoir de la retenue dans ce qu’on dit et dans ce qu’on fait ». ATT savait pardonner tout comme il savait partager. Peut-on avoir meilleure illustration que cette anecdote d’un homme politique qui lui confessa : « grand-frère, sais-tu que je fais partie de ceux qui t’ont fait partir en 2012 ? Il répondit, oui, m’a-t-on rapporté, mais tu restes mon jeune frère ». Son interlocuteur ajouta: « je retiens d’ATT, un homme incapable d’être rancunier face à ses adversaires ».
Le héros du 26 Mars, fort de son esprit visionnaire avait vite compris, à juste titre, dès son premier quinquennat, qu’il était difficile de bâtir un pays, sans l’unité entre l’ensemble de ses filles et fils, d’où le paradigme de « CONSENSUS ». Il avait compris qu’il fallait développer un nouveau modèle de démocratie, voire de gouvernance en adéquation avec les réalités le Mali. Hélas ! Aujourd’hui, le Mali fait face à cette rude épreuve pour sortir de la crise socio-politique et sécuritaire qu’il traverse.
ATT avait ce don de laisser des traces indélébiles sur son passage. Oui, il savait prendre rendez-vous avec l’histoire.
Faut-il partager forcément cette thèse qui soutient que le Président ATT est mort le jour du renversement de son régime, le 22 Mars 2012 ? Surement pas. Puisqu’il fallait cela peut-être, pour comprendre à quelle enseigne l’homme avait raison. Surtout, quand on sait que ‘’le deuxième nom de Dieu est le temps’’. Il a su unir ses compatriotes de son vivant ainsi que dans sa disparition. Les Maliens de toutes obédiences politiques et sociales se sont unis comme un seul homme pour le pleurer. Quelle belle leçon à la classe politique ? Quelle belle référence pour cette jeunesse en perte de repères ?
La plus belle manière de respecter la mémoire de l’illustre disparu, est de consolider ses acquis, voire mieux faire que lui en incarnant ses valeurs. « Retrouvons ce qui nous unit »
Baba Bourahima CISSE
Communicateur –Journaliste
Source: Malijet