Grâce aux liens du cousinage à plaisanterie, j’ai pris l’habitude de t’appeler “Mon esclave”, car je te disais tout le temps que les Sarakolé sont les petits des Senoufo. Et, affectueusement, tu m’appelais aussi “Mon gros esclave”. Finalement, les gens se perdaient en conjectures et ne savaient plus qui était le maitre de l’autre, d’où les nombreux rires.
Et justement, c’est le sourire qui te caractérisait le plus. Ce sourire radieux venant d’une personne d’une grande gentillesse, toujours disponible pour les autres. Je t’appréciais déjà pour ce que tu étais avant que tu ne deviennes l’épouse de mon estimé jeune frère Tidiane Togola. Et ensemble, vous avez formé un magnifique couple et j’avais même du mal à savoir, de vous deux, qui était le plus gentil et le plus disponible ?
Et voilà qu’en ce samedi tragique, qu’en appelant mon jeune frère pour causer avec lui, qu’il me fit part de la triste nouvelle pour le bébé d’abord, avant que je n’apprenne ton grand départ. La douleur est telle, qu’aucun mot ne saurait l’identifier. Le désarroi est tel, que la mémoire devient confuse. Tu es partie comme tu as toujours vécu, en voulant donner la vie. Et tu sais quoi ? C’est toi qui as le dernier mot, car maintenant, je suis devenu “l’esclave” de ton mari et de tes enfants. Pars tranquille, nous prendrons bien soin d’eux !