Le M23, qui avait plus tôt « accusé réception » de l’invitation de la médiation angolaise « au dialogue direct », a affirmé dimanche que le gouvernement de la RDC cherchait à « torpiller » ces discussions en menant des bombardements aériens dans l’est du pays.
« Une délégation de la RDC se rendra mardi à Luanda (Angola) à l’invitation du médiateur pour aller écouter ce qu’il a à nous dire », a déclaré à l’AFP Tina Salama, la porte-parole du président de la RDC Félix Tshisekedi.
Aucun détail sur la composition de cette délégation congolaise n’a été communiqué.
Le président angolais Joao Lourenço, médiateur désigné par l’Union africaine dans le conflit, a annoncé en début de semaine que la RDC et le M23 entameraient mardi des « négociations de paix directes ».
Le président Tshisekedi a jusqu’ici opposé un refus répété à toute discussion directe avec le M23, qu’il qualifie régulièrement de « groupe terroriste ».
Dimanche matin, Lawrence Kanyuka, le porte-parole du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC, coalition politico-militaire à laquelle appartient le M23), a accusé Kinshasa de mener ces derniers jours des bombardements aériens « dans des zones densément peuplées ».
L’AFP n’a pu vérifier dans l’immédiat ces assertions.
« Cette escalade meurtrière (…) témoigne de la volonté du régime de Kinshasa de torpiller le dialogue tant attendu », a affirmé M. Kanyuka dans un tweet.
Le président Lourenço a appelé samedi à un cessez-le-feu dès dimanche 00H00, un appel auquel aucun des belligérants n’a répondu.
Ce cessez-le-feu a pour objectif de conduire « à la création d’un climat de détente qui favorise le début des pourparlers de paix » prévu mardi à Luanda, indiquait la présidence angolaise dans un communiqué samedi.
Soutenu par quelque 4.000 militaires rwandais, selon des experts de l’ONU, le groupe armé anti-gouvernemental M23 a pris le contrôle depuis fin 2021 de vastes pans de territoires dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, frontalières du Rwanda.
A l’issue d’une récente offensive-éclair, le M23 s’est emparé fin janvier de Goma, puis mi-février de Bukavu, chefs-lieux de ces deux provinces.
Le M23, qui affirme se battre pour défendre les intérêts des populations tutsi de l’est de la RDC, avait indiqué le 13 mars « accueillir favorablement », l’annonce de ces prochaines discussions directes avec Kinshasa.
Il avait néanmoins exigé du président Tshisekedi qu’il « exprime publiquement et sans ambiguïté son engagement » à ces pourparlers.
Avec AFP