Dans les discours d’un chef d’Etat, il y a souvent des mots qui ne trompent pas. Il suffit juste de savoir les décortiquer. En s’adressant à la nation le mardi 31 décembre 2013, IBK a, sans nul doute, à mots couverts, renouvelé sa confiance à l’actuel Premier ministre, Oumar Tatam Ly, pour conduire les destinées du prochain gouvernement.
Après que les résultats définitifs des législatives des 24 novembre et 15 décembre 2013 aient été proclamés par la Cour constitutionnelle le mardi 31 décembre 2013, les Maliens attendent que la future Assemblée nationale soit convoquée par décret présidentiel pour une session extraordinaire qui verra l’élection du président de l’institution, la relecture de son règlement intérieur, la constitution des groupes parlementaires et la mise en place du bureau.
Cette échéance ne devrait plus tarder, puisque selon l’arrêt de la Cour constitutionnelle, le mandat de la présente Assemblée nationale a commencé le 1er janvier passé.
C’est après la mise en place du bureau parlementaire que constitutionnellement le Premier ministre Oumar Tatam Ly doit démissionner. D’ailleurs, il doit démissionner juste après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale.
Mais y a-t-il du suspens par rapport à sa reconduction ? Apparemment non, puisque IBK a, semble-t-il, tué le suspens dans son discours à la nation du 31 décembre 2013.
Lorsque parlant de Oumar Tatam Ly, IBK dit ceux-ci : « Le Premier ministre, un homme discret, loyal, travailleur et compétent, vous l’avez suivi lorsque le gouvernement est venu me présenter ses vœux, a fait un bilan exhaustif de ce qui a été réalisé. Je ne reviendrai pas sur ces réalisations, laissant le peuple juge de ce qui est fait, et dont on peut être fier, dont tout malien objectif et sincèrement soucieux de ce pays peut être fier », c’est clair que c’est là une manière pour le chef de l’Etat de renouveler sa confiance à ce banquier pour conduire les destinées de la prochaine équipe gouvernementale.
D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement puisque c’est le parti présidentiel qui est sorti victorieux des législatives, donnant ainsi à IBK la liberté de choisir le Premier ministre qu’il veut.
Dans tous les cas, pour les mois voire les années à venir, le président de la République a déjà fixé le cap à son Premier ministre : « La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les réformes systémiques. Pour ce qui est des mesures systémiques, j’ai demandé au Premier ministre de tout entreprendre pour que notre administration puisse bénéficier de l’accompagnement approprié. C’est pourquoi, j’ai demandé au gouvernement d’utiliser toutes nos potentialités pour qu’ici et maintenant les conditions de l’émergence soient créées ».
Il ne reste plus qu’à dire à M. Oumar Tatam Ly que la confiance présidentielle est là, mais les défis sont aussi énormes.