Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement
Honorable députés à l’Assemblée Nationale
Mesdames et Messieurs les Présidents des Partis, Mouvements et Regroupements politiques signataires de l’Accord politique de Gouvernance
Honorables invités
Mesdames, Messieurs
Avant tout propos, je vous invite à observer une minute de silence à la mémoire du Dr Temoré Tioulenta qui nous a quitté il y a quelques jours et dont je salue, une foie encore la mémoire.
Merci
Mesdames, Messieurs
Mon allocution de ce matin n’est pas un discours classique qu’on prononcerait à l’ouverture d’un séminaire ; aujourd’hui, j’ai souhaité donner une autre allure à mon intervention comme l’atelier qui va nous réunir pour les deux prochains jours, n’est pas non plus un atelier classique.
Comme ce n’es pas un discours classique, souffrez, que je vous interpelle quelques fois dans mon intervention ; souffrez aussi que je vous mette au défi.
Je voudrais donc, à l’entame rappeler l’objectif général de l’événement qui arrive dans la suite logique du Dialogue National Inclusif. Il s’agit pour nous de renforcer le cadre de dialogue entre le Premier ministre et les partis et regroupements de partis politiques signataires de l’Accord Politique de Gouvernance afin d’avoir une vision partagée sur les enjeux et les défis de la mise en œuvre de l’ensemble des résolutions et recommandations issues du Dialogue, ceci dans la perspective de l’élaboration d’une feuille de route.
Nous avons engagé un processus qui a connu bien de difficultés, qui a créé tantôt de la suspicion, tantôt de l’incompréhension, tantôt des rivalités. Nous avions souvent des doutes sur nos chances de succès pour diverses raisons.
Le processus du Dialogue a même été souvent utilisé comme un champ de positionnement politique. Avoir du doute, avoir peur est naturel chez l’homme et ce n’est pas parce que nous sommes en politique que nous n’avons pas souvent peur ou que n’avons jamais de doute. L’un ou l’autre sentiment, bien géré, peut nous être utile à la fin, car l’un ou l’autre sentiment nous enseigne la prudence, voir l’humilité. Mais nous pouvons considérer que cela est désormais derrière nous.
Peu importe les difficultés du chemin parcouru ; ce qui importe ce sont les résultats obtenus. Ce qui importe, dans notre contexte, c’est l’apaisement du climat politique, la paix sociale et la stabilité.
Chaque phase achevée du Dialogue National a été comme gravir une Colline, mais comme le disait Nelson Mandela, après avoir gravi une colline, tout ce qu’on découvre, c’est qu’il reste beaucoup d’autres collines à gravir.
Des résolutions et recommandations ont été formulées à la fin de la phase nationale. Il nous faut donc nous tourner vers la mise en œuvre de ces résolutions. Nous devons pour cela, définir les orientations politiques qui vont désormais éclairer notre parcours politique dans les mois et les années à venir.
Nous soumettre à un tel exercice nous permet non seulement de renforcer le capital politique engrangé à travers le processus du Dialogue mais également, renforcer notre alliance en tant que signataires de l’Accord politique de Gouvernance.
L’atelier ne sera donc ni un « remake » du Dialogue politique, ni un expiatoire de nos plaintes et complaintes ordinaires, encore moins un espace de revendications politiques. Il ne s’agit pas non plus de rouvrir les débats qui ont eu lieu lors de la phase nationale du Dialogue mais à la lumière de ce qui a été dit et convenu, de proposer, concrètement, très concrètement ce que nous allons faire pour mettre en œuvre les recommandations et résolutions du Dialogue.
Je vous mets donc au défi d’être concret et même appliquer la méthodologie SMART c’est-à-dire que, tout ce que nous allons proposer devra être SPECIFIQUE, MESURABLE, APPROPRIE, RAISONNABLE, et déterminé dans le TEMPS.
Il s’agira également de définir une stratégie pour faire face aux défis qui nous attendent cette année et au-delà. Les élections législatives arrivent à grands pas. Nous avons besoin de constituer une forte majorité à l’Assemblée nationale pour permettre au Président de la République de procéder aux reformes indispensables et mettre en œuvre toutes les résolutions du Dialogue National Inclusif. Cela veut dire que les enjeux sont énormes et dépassent bien nos personnes individuellement considérées.
Nous sommes dans un Accord, et même si cet accord a été dicté par les circonstances, il est désormais la référence pour nous ; nous devons, à partir de cet Accord nous dessiner un nouvel avenir de politique dans un esprit d’union renforcée, tout en respectant les spécificités de chaque Parti ou groupe de Partis, les spécificités de chaque signataire de l’Accord politique de Gouvernance. Après tout, mêmes nos différences, judicieusement et intelligemment exploitées, créeront de la valeur ajoutée.
J’en appelle au sens du DEVOIR des membres du Gouvernement ; leur responsabilité est grande dans la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national. Le gouvernement est « maitre d’œuvre » et en tant que tel, sa loyauté envers le Président de la République, envers les groupements politiques que chaque membre représente, bref, la loyauté envers le peuple Malien vous oblige, chacun, ici présent, à faire de la poursuite du dialogue, un point d’honneur. OUI ! Je dis bien la poursuite du Dialogue puisque la mise en œuvre des résolutions est la suite logique des différentes phases du Dialogue. Nous n’avons pas investi tous ces efforts pour juste de la Communication. Le peuple malien nous regarde désormais et le Président de la République nous exige de servir avec conviction, dignité et loyauté.
Ce que nous arriverons à faire pendant ces deux jours sera déterminant pour notre succès aux prochaines élections législatives ainsi que pour l’avenir de notre Accord Politique. Pour moi, nous entrons dans une nouvelle phase, avec ses incertitudes, mais nous y entrons avec la conviction que nous pouvons changer notre pays et la façon de faire la politique.
En paraphrasant Nelson Mandela, une dernière fois avec votre permission, je souhaite que les choix que vous aller faire au cours de cet atelier reflètent vos espoirs et non vos peurs.
Je ne ménagerais aucun effort, en tant que Premier ministre pour renforcer notre alliance, renforcer chaque Parti, mouvement et regroupement politique car, c’est ensemble que nous pouvons relever les défis auxquels nous faisons face.
Nous avons commencé une marche, nous ne pouvons que la poursuivre, avec détermination avec conviction et foi en notre propre capacité à transformer notre pays et que nous pouvons nous élever, ne serait ce qu’un moment, au dessus de nos intérêts et envies personnels pour une cause plus grande que nous-mêmes.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Bamako le 18 janvier 2020