Discours de monsieur Oumar Tatam LY, Premier Ministre, Chef du Gouvernement : A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la « journée nationale de la prospective au Mali »
Messieurs les Présidents des Institutions de la République;
Mesdames et Messieurs les membres des Gouvernements des pays amis du Mali invités à cet évènement;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement du Mali;
Honorables Députés élus à l’Assemblée Nationale du Mali;
Honorables Invités, à vos rangs, grades et qualités respectifs;
Mesdames et Messieurs;
Je vous souhaite à tous et à toutes la bienvenue à cette importante journée de réflexion sur la prospective au Mali.
Ces mots de bienvenue s’adressent tout particulièrement à nos invités venus de nos pays amis, qui ont bien voulu s’associer à nous pour cette Journée. Je salue notamment la présence parmi nous des Ministres du Plan de la Côte d’Ivoire et du Togo et de Messieurs José Brito du Cap Vert, Alioune Sall, Baba Top et Moustapha Kassé du Sénégal, experts bien connus de la communauté des prospectivistes africains.
Le thème de notre rencontre de ce matin prouve, si besoin en était, l’importance que mon Gouvernement accorde à la gestion stratégique du développement. En effet, plus qu’un concept ou une méthode, la prospective est un ensemble ordonné de techniques permettant de formuler des vues raisonnées sur l’évolution future de la société et qui vise, par l’étude des divers champs de causalités, à favoriser la prise en compte de l’avenir dans les décisions du présent.
« Il n’y a pas de vent favorable pour quelqu’un qui ne sait pas où aller ». Dans le contexte actuel de notre pays, notre ambition est que la prospective vienne à occuper une place de choix dans les processus décisionnel.
La qualité des participants que vous êtes est garante des bons résultats attendus de cette Journée.
Mesdames et Messieurs;
Honorables invités ;
Après une crise multiforme qui aurait pu emporter le Mali et affecter irrémédiablement toute la sous-région, la Mali est résolument engagé sur la voie de son redressement.
La stabilisation entamée pendant la transition s’accélère depuis l’élection et l’investiture en Septembre 2013 du Président Ibrahim Boubacar Keïta, suite au processus électoral le plus crédible que le Mali ait jamais connu.
Le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) pour la période 2013-2018 traduit la vision du changement de Son Excellence Monsieur le Président de la République, vision validée par l’électorat, en un programme opérationnel.
Il s’articule autour de six (6) Axes stratégiques, à s’avoir :
1. la mise en place d’institutions fortes et crédibles ;
2. la restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national ;
3. la mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale ;
4. la reconstruction de l’école malienne ;
5. la construction d’une économie émergente ;
6. la mise en œuvre d’une politique active de développement social.
Le Gouvernement est pleinement engagé dans la mise en en œuvre de ce programme où la mise en place d’institutions fortes et crédibles tient une place essentielle. Nous prévoyons à cet effet : (i) la lutte contre la corruption et l’impunité, (ii) la refondation des administrations publiques, (iii) la réhabilitation de l’institution judiciaire, (iv) l’approfondissement de la décentralisation, (v) l’approfondissement des instruments de la démocratie participative, (vi) la réforme du processus et du système électoral, et (vii) le recouvrement d’une position forte dans un environnement international en profonde mutation
La construction d’une économie émergente est un autre axe majeur de notre programme de développement avec comme objectif un taux de croissance à deux chiffres à l’horizon 2018. Pour ce faire, le Gouvernement entend maintenir la stabilité macroéconomique, développer les infrastructures (énergie à moindre coût, transport, TIC) et accélérer le développement et la modernisation du secteur agricole afin de renouer avec la croissance et le développement durable.
Mesdames et Messieurs;
Honorables Invités ;
La création d’un Ministère dédié au Plan et à la Prospective s’inscrit dans ce cadre. Elle répond à la nécessité de renforcer les fonctions de prospective, de planification, de programmation et de suivi-évaluation.
Cette préoccupation s’enracine dans la conduite réussie d’une Etude Nationale Prospective (ENP) Mali 2025, qui a constitué, durant son déroulement, un élément important du processus de réflexion sur le renouveau de la planification au Mali, fondé sur le principe de la définition des grands objectifs de développement du pays, au terme d’une démarche participative et en s’inscrivant dans une perspective à long terme de la société malienne suivant un horizon excédant la durée des mandats électoraux.
La crise multiforme survenue en janvier 2012 montre que nous nous devons de prendre en compte les scénarios du futur dans toutes les activités de gestion du développement aussi bien aux niveaux de l’Etat et des Collectivités décentralisées, qu’à ceux des Grandes entreprises des Secteurs public et privé, et de la Société civile.
La prospective en tant qu’outil permettant de construire collectivement des visions stratégiques durables est donc essentielle pour notre démarche.
Les films que nous venons de voir montrent toute la pertinence des outils et des méthodes utilisées par l’Etude Nationale Prospective (ENP) Mali 2025, de même que la validité des scénarii et des pronostics formulés par les participants à l’Etude.
La reconduction de l’exercice pour l’actualisation de la vision à long terme est donc parfaitement justifiée au moment où le dialogue national et les rencontres intercommunautaires rentrent dans leurs phases actives.
Explorer les « futurs désormais envisageables » pour le Mali de 2014 à l’horizon 2030, en intégrant dans les variables liées, les récents évènements (crise du Nord, intégrismes religieux, enjeux géostratégiques, changements climatiques, etc.), est devenu une exigence absolue pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Mesdames et Messieurs;
Honorables Invités ;
Pour baliser notre démarche dans les mois à venir, les travaux de cette journée nous permettront de nous inspirer de l’exemple des pays voisins et amis représentés, qui ont pour certains, traversé des crises similaires à la nôtre, et mettent en œuvre activement les outils que nous souhaitons convoquer à nouveau aujourd’hui.
Je serai donc très attentif aux conclusions de vos réflexions.
Je ne saurais trouver mieux, pour clore mon propos liminaire, que la citation de Nelson Mandela utilisée, fort à propos, pour illustrer les termes de références de la journée, je cite :
«Une vision qui ne s’accompagne pas d’action n’est qu’un rêve. Une action qui ne découle pas d’une vision, c’est du temps perdu. Une vision suivie d’action peut changer le monde».
Une réflexion sur l’opérationnalisation de la vision prospective une fois élaborée, et sur la nécessité d’instaurer une veille prospective efficace, est indispensable pour construire ensemble un avenir d’espérances et d’opportunités nouvelles.
Sur ce, je déclare ouverte « LA JOURNEE NATIONALE DE LA PROSPECTIVE AU MALI » !!!
Je vous remercie.
Source: Primature