Nairobi – Le président chinois Xi Jinping a encouragé les chercheurs africains à continuer à apporter un soutien intellectuel à la construction d’une communauté de destin Chine-Afrique de haut niveau et à la sauvegarde des intérêts communs du Sud global.
Il a tenu ces propos en réponse à une lettre collective signée par 63 chercheurs de 50 pays africains, qui lui ont adressé leurs plus chaleureuses félicitations pour la tenue réussie de la troisième session plénière du 20e Comité central du Parti communiste chinois (PCC).
Notant que le prochain sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) intervient à un moment particulièrement opportun, les chercheurs ont salué le ferme engagement de la Chine en faveur des échanges universitaires sino-africains, et se sont déclarés convaincus que la construction d’une communauté de destin Chine-Afrique de haut niveau apporterait des bénéfices tangibles et durables à l’Afrique, à la Chine et au monde en général.
DES ACCOMPLISSEMENTS ACADEMIQUES A UN CONSENSUS EN MATIERE DE COOPERATION
Xi Jinping a espéré que les deux parties, en s’appuyant sur le Consensus de Dar es Salaam conclu entre la Chine et l’Afrique, intensifieraient leurs efforts de recherche sur une voie de développement adaptée aux pays du Sud, et continueraient à fournir un soutien intellectuel substantiel à la construction d’une communauté Chine-Afrique de haut niveau et à sauvegarder les intérêts communs du Sud global.
“La montée des voix africaines est d’une grande importance pour la défense des intérêts des pays du Sud global”, a affirmé Paul Frimpong, directeur exécutif du Centre Afrique-Chine pour la politique et le conseil, un groupe de réflexion basé au Ghana.
“Les échanges universitaires sino-africains ont produit des résultats fructueux. De nombreux universitaires africains tels que moi ont pu accéder à diverses plateformes pour faire des recherches sur le terrain et échanger des idées académiques avec leurs homologues africains et chinois, permettant aux deux parties d’approfondir leur compréhension mutuelle”, a-t-il indiqué.
L’augmentation des bourses d’étude et des opportunités éducatives pour les étudiants africains en Chine a également permis à des milliers de jeunes Africains d’acquérir des compétences et des connaissances avancées dans divers domaines, a déclaré Rodrigue Tene Taling, directeur exécutif du Centre pour les films et la télévision africains de l’Institut d’études africaines de l’Université Normale du Zhejiang.
“Cela a permis de créer une nouvelle génération de professionnels africains mieux équipés pour faire progresser leur pays. De plus, ces échanges universitaires ont facilité la compréhension culturelle et favorisé le développement de relations durables entre les universitaires africains et chinois, ce qui est essentiel pour une coopération à long terme”, a-t-il expliqué.
“Ces chercheurs, issus de divers groupes de réflexion et universités, ont mis en place un ‘marché aux idées’, et ont enrichi les processus de décision politique en y injectant de nouvelles idées révolutionnaires qui continuent à stimuler la croissance et le développement de la coopération sino-africaine”, a indiqué Dennis Munene, directeur exécutif du Centre Chine-Afrique de l’Institut des politiques d’Afrique à Nairobi, au Kenya.
Au cours de la 13e réunion du Forum des groupes de réflexion Chine-Afrique, qui s’est tenue à Dar es Salaam en Tanzanie en mars 2024, des chercheurs venus de 50 pays africains ont conjointement publié le Consensus de Dar es Salaam, qui propose des solutions aux principaux problèmes et défis mondiaux. Ce document, qui a suscité de nombreuses réponses positives au sein de la communauté internationale, prouve que les nations africaines sont de plus en plus enclines à explorer des voies de modernisation adaptées à leurs conditions particulières et font preuve d’une plus grande indépendance.
“En termes de coopération Sud-Sud, le Consensus de Dar es Salaam est important, car il renforce l’unité du Sud global dans la défense d’un ordre international plus juste et plus équitable. En renforçant la collaboration entre les pays en développement et en veillant à ce que leurs voix soient entendues dans les processus décisionnels mondiaux, il contribue à protéger leurs intérêts communs. Ce consensus est donc une étape essentielle vers la réalisation d’une communauté mondiale plus équilibrée et plus inclusive”, a indiqué Humphrey Moshi, directeur du Centre des études chinoises de l’université de Dar es Salaam.
DE NOUVELLES OPPORTUNITES POUR LE SUD GLOBAL
Dans sa réponse, M. Xi note que la troisième session plénière du 20e Comité central du PCC s’est réunie avec succès il y a peu, et a appelé à élargir la modernisation chinoise par le biais de réformes approfondies.
Le développement et la croissance continus de la Chine permettront certainement de contribuer à la paix mondiale et à la justice internationale, et insuffleront une nouvelle impulsion au processus de modernisation mondiale, notamment au développement du Sud global, indique M. Xi.
Dans leur lettre à M. Xi, les chercheurs africains saluent les progrès réalisés par la Chine au cours des 70 dernières années. Ces réalisations, qui s’appuient sur un travail acharné, sur l’innovation et sur des politiques de réforme et d’ouverture, ont été rendues possibles par le leadership du PCC.
Ils mettent en avant le fait que la réforme et l’ouverture de la Chine ont non seulement alimenté son propre développement, mais ont également contribué de manière significative à la paix mondiale, au progrès et à l’établissement d’un ordre mondial plus juste et plus équitable.
La recherche chinoise d’une nouvelle forme de civilisation intégrant la modernité aux valeurs traditionnelles propose également un modèle de développement durable qui respecte la diversité culturelle, a affirmé M. Taling.
“Cette approche remet en question l’idée selon laquelle la modernité occidentale est la seule voie viable vers le progrès, et promeut au contraire un monde multipolaire où différentes civilisations peuvent coexister et prospérer selon leurs propres conditions”, a-t-il déclaré.
“La Chine et l’Afrique sont des partenaires idéaux dans la poursuite de leurs objectifs de modernisation respectifs. Les deux parties partagent en effet un engagement commun en faveur d’un développement inclusif, durable et pacifique. L’expérience de la Chine en matière d’éradication de la pauvreté (…) fournit des informations précieuses aux pays africains qui s’efforcent de réaliser une transformation économique similaire”, a quant à lui indiqué M. Moshi.
“Le nouveau modèle de développement de la Chine offre des opportunités importantes à l’Afrique et aux autres pays en développement, notamment en termes de développement des infrastructures, de transfert de technologie et de renforcement des capacités”, a-t-il ajouté.
“Les relations sino-africaines sont devenues un modèle de référence pour la coopération au sein du Sud global. Les deux parties doivent défendre une nouvelle architecture de gouvernance mondiale, capable de protéger les intérêts des économies émergentes tout en libérant le potentiel économique, socioculturel et politique des deux parties”, a indiqué M. Adhere, un spécialiste kényan des relations internationales.
Les relations sino-africaines se sont montrées très dynamiques au cours de la dernière décennie, et ont été marquées par d’importants investissements chinois dans les infrastructures africaines, en particulier dans les secteurs des transports et des énergies renouvelables. Cela a permis de stimuler la croissance économique, de créer des emplois, d’améliorer la connectivité et de faciliter les échanges commerciaux, a déclaré Balew Demissie Kebede, chercheur à l’Institut éthiopien d’études politiques.
Le commerce bilatéral a également connu une croissance exponentielle, faisant de la Chine le plus grand partenaire commercial de l’Afrique et ouvrant de nouveaux marchés et opportunités aux nations émergentes du continent, a-t-il ajouté.
DISCUTER DE L’AVENIR
La Chine et l’Afrique ont toujours formé une communauté de destin, écrit M. Xi dans sa réponse, ajoutant que les deux parties doivent plus que jamais renforcer leur solidarité et leur coopération face à une situation mondiale volatile.
Le lancement et la mise en œuvre du FCSA ont conduit à la construction d’un large éventail de projets d’infrastructures qui ont profité au continent africain, mais aussi au renforcement des liens diplomatiques, économiques, commerciaux, sanitaires et culturels entre la Chine et l’Afrique, a affirmé Amadou Diop, expert sénégalais en affaires chinoises.
“La Chine a largement contribué au développement économique et social de l’Afrique en construisant des milliers de kilomètres de routes, de voies ferrées, d’aéroports, de ponts, de barrages hydroélectriques, de parcs industriels, de stades, d’universités, d’écoles et d’hôpitaux à travers le continent”, a fait remarquer M. Diop.
“Elle est aujourd’hui le premier partenaire commercial de l’Afrique, et ce depuis plus d’une décennie. A ce jour, le volume de leurs échanges commerciaux s’élève à 282,1 milliards de dollars américains. Plus de 3.000 entreprises chinoises sont désormais présentes en Afrique, où elles ont investi plus d’une centaine de milliards de dollars”, a-t-il ajouté.
Le sommet 2024 du FCSA se tiendra du 4 au 6 septembre sur le thème “Unir nos forces pour faire avancer la modernisation et construire une communauté de destin Chine-Afrique de haut niveau”. Les dirigeants chinois et africains se réuniront à cette occasion à Beijing pour discuter de leur coopération future et échanger des expériences en matière de gouvernance.
“Le prochain sommet du FCSA offre une occasion précieuse de s’appuyer sur les succès de la coopération sino-africaine pour tracer la voie à suivre en vue de relever les défis communs du monde actuel. En renforçant leur unité et en approfondissant leur collaboration, la Chine et l’Afrique peuvent faire progresser leurs objectifs communs et contribuer à un avenir mondial plus pacifique, plus prospère et plus équitable”, a affirmé M. Taling.
La coopération sino-africaine a également facilité l’adoption et la mise en œuvre d’autres projets communs proposés par la Chine, comme l’Initiative la Ceinture et la Route, l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale, qui complètent “l’Agenda 2063”, le plan de développement de l’Afrique pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable sur une période de 50 ans, a indiqué M. Munene.
“Nous avons des relations de camaraderie fraternelles (avec la Chine). Ces relations sont basées sur l’égalité et le respect de l’indépendance et des caractéristiques de chacun. Elles ne cherchent pas à imposer des choses qui pourraient ne pas fonctionner chez nous”, a quant à lui indiqué Allawi Ssemanda, directeur exécutif du Development Watch Center, un groupe de réflexion basé en Ouganda.
Source : Xinhua