A la fin de sa visite à Dakar, le président malien Dioncounda Traoré a fait face à la presse, avec son homologue sénégalais Macky Sall. La grève des journalistes et des cas d’exactions notées au Nord-Mali contre le peuple Touareg, ont interpellé le chef de l’Etat par intérim qui a donné sa version des faits.
Plusieurs organisations internationales ont fourni des rapports sur des exactions notées au Nord-Mali contre des civils Touaregs et impliquant l’armée régulière malienne. Le président malien Dioncounda Traoré, dépitée par la question, a demandé à la presse d’être prudente sur ces accusations et les réfute. « Personnellement, je n’ai pas connaissance de tant d’exactions citées. Je suis sûr que dans les situations comme ça, il y a forcement des rancœurs et des représailles par des incontrôlés. Quand pendant douze mois, vous avez vu des étrangers ou des compatriotes à vous, prendre les membres de vos familles, les violer, violenter et couper leurs pieds et mains, lorsque la situation s’inverse, bien entendu, on peut se poser beaucoup de questions ».
Par contre, le président par intérim a fait une mise en garde contre les soldats maliens qui s’adonneraient à cette pratique. « L’armée malienne mène une sensibilisation intense, de même que les responsables politiques locaux pour expliquer que les exactions et les représailles ne seront pas tolérées par les nouvelles autorités », a-t-il menacé. A l’entendre, cette affaire n’est pas une affaire des Touareg mais plutôt de terroristes.
Mali : la liberté de la presse en question
Lundi, nos confrères journalistes maliens ont observé une Journée sans presse, en signe de solidarité à un des leurs mis aux arrêts par la police. Il s’agit de Boukary Daou, le directeur de publication du quotidien Le Républicain, détenu dans les locaux de la Sécurité d’État (les services de renseignements) depuis le 6 mars. Celui-ci se voit reprocher la publication d’une lettre ouverte au président Dioncounda Traoré signée d’un mystérieux capitaine Touré, mettant en cause la nomination du capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo à la tête d’un comité de réforme de l’armée, au mois de février.
Depuis Dakar, Dioncounda Traoré soupçonne ce directeur de publication d’appeler à une révolte au sein de l’armée. « Ce monsieur qui a écrit cet article et veut tout simplement pousser l’armée à déserter le front. Et d’ailleurs le capitaine Touré n’existe pas dans l’armée. Et je pense il faut éviter de diffuser ces informations qui visent à déstabiliser. Car le Mali est dans une situation de guerre », a conseillé le président de la transition.
Il a, par ailleurs, demandé aux journalistes maliens de ne pas s’alarmer car, l’affaire est devant les juridictions.
Source: Afrik.com