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Diendiéré sur la touche et le Burkina sur les rails ?

Le Burkina renoue depuis hier avec la légalité institutionnelle, suite à une réinstallation   de Michel Kafando, brutalement déposé le 17 septembre par le très controversé Rsp amené par un Général non moins controversé : Gilbert Diendiéré.

adam thiam

Ce nom veut tout dire au pays des hommes intègres. On ne peut pas lui faire le procès de l’arrogance verbale ou du manque de sérénité. Mais il rappelle nombre des blessures de l’Histoire immédiate de son pays dont les affaires Thomas Sankara et Norbert Zongo. Il cristallise en outre les rancoeurs contre Blaise Compaoré, son fidèle patron qu’il a servi vingt sept ans jusqu’au tsunami d’octobre 2014 pour cause de tentative de passage en force contré par un peuple debout comme un seul homme. Retourner au pouvoir comme l’a fait Kafando est fait trop rare pour être passé sous silence.  Dans la sous-région, il faut remonter à 1998 pour trouver un exemple : Teejan Kaba  chassé de son poste en mai 1997 par Johnny Paul Kourouma et remis en selle en mars de l’année suivante. Mais le précédent sierra-léonais est un faux sosie. Car c’est une opération militaire de la Cedeao qui a réinstallé le président déchu et ce, au nom de la tolérance zéro pour les coups d’Etat que prônait alors Abuja sous l’impulsion de Alpha Oumar Konaré qui présidait alors la Cedeao. Michel Kafando lui, plus qu’à l’action musclée de la Cedeao, doit  surtout son retour à la conscience citoyenne de son peuple et à l’engagement républicain de la partie de l’armée qui a levé le cap sur Ouaga pour dire : basta, Diendiéré! Abuja peut même être accusé de s’être écarté des textes régissant l’interruption par la force des pouvoirs légaux, ses textes comme ceux de l’Union africaine. La Cedeao n’a vu que le rétablissement du pouvoir comme c’est l’exigence partout où il y a un putsch. Le cas qui vient en mémoire est celui du Mali en 2012. Or la différence est qu’au Mali, ce n’est pas une insurrection populaire qui a eu raison d’Amadou Toumani Touré mais un coup d’Etat. Face à la jurisprudence de la Cedeao, il y a dans le cas du Burkina une aspiration révolutionnaire qu’Abuja ne pouvait gérer. De ne pas suffisamment intégrer cette donne a fait de Macky Sall, le président en exercice de l’institution sous-régionale la principale victime collatérale de la crise. Kafando fera t-il mieux ?  Du diplomate, l’amour  de la périphrase et du lyrisme peut aller jusqu’à qualifier de clameur une lame de fond qui a fait une dizaine de morts et une centaine de blessés et cela à de quoi inquiéter, en termes de perception des enjeux par un homme de tempérament consensuel : organiser de bonnes élections ou conduire le Rsp à sa nécessaire mutation. Donc c’est une bataille qui est gagnée à Ouaga, pas encore la guerre.

Adam Thiam

Source: Autre presse

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