Dr Bocary Tréta et ses camarades se disent prêts à mener jusqu’au bout l’initiative du président de la République
Le Dialogue national inclusif démarre cette semaine par la phase déconcentrée. Ses préparatifs focalisent donc les efforts dans les états-majors politiques de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), de la Coalition des forces patriotiques (COFOP) et de l’Alliance pour la République et le progrès (ARP). Leurs représentants, lors d’une rencontre, tenue samedi dernier au palais de Koulouba, ont rassuré le chef de l’Etat de leur détermination à jouer pleinement leur partition pour le succès de ce processus crucial pour le devenir de notre nation.
Le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, a assisté à cette rencontre qui a enregistré aussi la présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah. Ce dernier, faisant la genèse de l’initiative du Dialogue national inclusif a mis l’accent sur les efforts consentis par les facilitateurs (Triumvirat) et le gouvernement. Les premiers, a-t-il rappelé, ont rencontré tous les acteurs politiques, la société civile et les autres catégories porteuses d’intérêts afin de s’enquérir de leurs préoccupations. S’y s’ajoutent des efforts pédagogiques de convergence de points de vue et de gestion des émotions des uns et des autres. De son côté, le gouvernement a notamment informé l’ensemble des ambassades accréditées dans notre pays sur le processus. Ce qui a certainement renforcé l’intérêt de la communauté internationale pour ce Dialogue.
GALVANISER LA MAJORITÉ- Pour le ministre Bah, la majorité présidentielle doit être en ordre de bataille. D’où l’intérêt de cette rencontre, derrière laquelle se glisse l’idée de galvaniser la majorité présidentielle à mobiliser tous ses représentants sur l’ensemble du territoire. Boubacar Alpha Bah a rassuré que le budget pour la phase des communes, qui démarre cette semaine, a été entièrement libéré. Dr Bocary Tréta, président de l’EPM, s’est réjoui de cette rencontre qu’il a mis à profit pour rappeler que son regroupement a eu au moins quatre rencontres avec le Triumvirat. Par ailleurs, il a attiré l’attention du président de la République sur la présence des responsables de la COFOP, de l’ARP, du regroupement des anciens candidats et des représentants des partis du FSD, signataires de l’Accord politique de gouvernance. Etant tous du périmètre de la majorité présidentielle, Bocary Tréta les a appelés à s’investir ensemble pour réussir ce challenge. «Je sais que ce n’est pas facile, mais je vous sais capables», a-t-il exhorté. Toujours au nom de l’EPM, Dr Tréta a assuré qu’ils sont déjà sur le pont. Et de rappeler leur participation à l’atelier de validation des TDR du Dialogue, qui a rassemblé « tous ceux qu’on souhaite rassembler au Mali, en termes de forces vives ». Selon lui, les TDR donnés par les facilitateurs ne sont en réalité qu’une synthèse de compromis. Il a rassuré que l’EPM est suffisamment préparé pour la suite du processus.
SAUVER LE MALI- De son côté, le secrétaire général de l’ARP, Boubacar Boubou Dicko, dira que son groupement perçoit ce Dialogue comme l’occasion de conférer à l’action publique la légitimité politique nécessaire au règlement de la crise politico-sécuritaire. La COFOP aussi adhère pleinement à l’initiative. Son représentant, Abdoulaye Amadou Sy, a estimé que ce dialogue national doit fédérer toutes les forces politiques et sociales autour de l’essentiel : sauver le Mali.
« Si j’ai tenu à vous rencontrer ici, ce n’est pas pour m’engager dans un débat par rapport à telle ou telle décision. Mais voir avec vous, à la veille de l’ouverture du Dialogue national, qu’est-ce qu’il est souhaitable que vous puissiez faire pour le confort de notre marche commune », a indiqué le chef de l’état à l’entame de son propos. Ibrahim Boubacar Keïta a ensuite laissé entrevoir l’espoir qu’il fonde sur ce processus devant tracer une nouvelle voie pour le pays.
Parlant des efforts déjà consentis pour remettre en ordre de bataille notre outil de défense, le président Keïta a rappelé la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire. Le chef de l’état est aussi revenu sur le laborieux processus qui a abouti à la conclusion de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Le président de la République n’a pas non plus passé sous silence la situation ayant contraint à la prorogation du mandat des députés. Selon lui, on parle beaucoup de Constituante, oubliant que celle-ci repose aussi sur la désignation des membres. «Quelle est leur légitimité par rapport à ceux déjà désignés dont le temps est dépassé, mais qui peut être prorogé sur la base au moins de cette légitimité ancrée ? Moi, je ne balance pas ! », a expliqué le président Keïta, convaincu que le pays doit avancer. Et en avançant, dira-t-il, on trouve les solutions. Pour lui, le débat national doit permettre d’aboutir à des solutions heureuses, notamment un calendrier pour le renouvellement de l’Assemblée nationale. Le chef de l’Etat s’est réjoui du fait que ce Dialogue permet déjà une sorte de retrouvaille nationale. « C’est quelque chose de gagné», s’est-il félicité, ajoutant que ce Dialogue n’est plus seulement politique. « Il s’agit maintenant de la gestion de la nation », a énonce le président de la République qui s’est dit ouvert à toutes les sollicitations nationales pour réussir ce moment, afin que le Mali soit au rendez-vous de son développement, des nations qui comptent. « Nous allons engager ce Dialogue, le conduire et le mener à succès pour le bonheur du seul Mali », a assuré le président Keïta, ajoutant qu’il compte sur les hommes et les femmes qui envisagent ce projet avec lui au-delà de tout subjectivisme.
Issa DEMBÉLÉ
L’Essor