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Dialogue intercommunautaire : NIONO ET MACINA, ENSEMBLE POUR LA PAIX

Notre pays se trouve dans une phase cruciale de son histoire, celle qui doit l’amener à sortir définitivement de la crise multidimensionnelle dans laquelle il fut plongé en 2012. Comme thérapie de choc à ce mal, le ministère de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a initié une rencontre intercommunautaire dans la région de Ségou et principalement dans les cercles de Macina et de Niono. Faut-il le rappeler, les différentes communautés des deux cercles avaient pu conclure un accord à travers le forum qui a permis aux filles et fils du terroir de se donner la main et revenir à un vivre ensemble qui était sérieusement menacé.

 

Cependant le climat propice à la cohésion sociale ainsi créé risque de ne pas durer s’il n’est pas entretenu, d’où la tenue de la présente rencontre qui a regroupé plus de 500 personnes, dont 60% du cercle de Macina et 40 % de Niono en plus de la délégation régionale.

Animés d’une seule volonté, le retour de la paix pour un développement durable, les autorités administratives et politiques, les organisations de la société civile, les leaders communautaires et coutumiers, les chefs de village et conseillers communaux, les organisations des femmes et des jeunes, les agriculteurs, les éleveurs des deux localités, les forces de déférence et de sécurité ont massivement répondu présents au dialogue intercommunautaire qui a eu lieu dans le cercle de Macina du 5 au 6 mars.

L’objectif général de cette rencontre qui revêt un cachet particulier était de contribuer à l’apaisement du climat social, à promouvoir la paix et la réconciliation nationale dans les deux cercles par des actions de sensibilisation et d’information de la société civile.

En réalité, la sortie de crise et le retour à une paix durable en appellent à la mobilisation de la culture de la paix, à travers un dialogue culturel fécond et porteur de réconciliation nationale entre toutes les sensibilités du pays. La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, du gouverneur de la région de Ségou, Biramou Sissoko, du maire de Macina, Békaye Sangaré, du président du conseil régional, Siaka Sangaré.

Des débats sur les différents thèmes ont été exposés en vue de recueillir les observations, préoccupations et recommandations des participants pour favoriser l’entente et la cohésion sociale dans les deux cercles. Prenant la parole, le maire de Macina a vivement remercié les organisateurs de cette rencontre sur la paix et la stabilité d’avoir choisi sa ville pour abriter ces assises. Békaye Sangaré dira que la situation sécuritaire au centre de notre pays est préoccupante, car elle est caractérisée par de nombreuses attaques et des assassinats ciblés.

A en croire l’édile, ces vives tensions sont, en outre, alimentées par d’anciens conflits entre communautés et notamment du fait des frustrations réelles ou supposées ainsi que par l’amalgame entre certaines communautés de la zone et des djihadistes, d’où la tenue de cette rencontre pour pallier cette problématique.
Le président de la commission de réconciliation, El Hadj Diadié Bah a fait part de sa satisfaction quant à l’organisation d’un tel espace de dialogue qui contribuera à créer les conditions pour une paix durable tant souhaité par les populations.

Le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a, dans son intervention, expliqué que cette rencontre trouve son importance dans la mesure, où, la première solution pour faire face à la violence intercommunautaire demeure bien évidemment le dialogue social et le renforcement de la confiance. Lassine Bouaré affirmera que ceux qui commettent ce genre d’acte, n’ont aucune revendication précise et d’identité. «Nous devrons encore cultiver la vertu du dialogue pour ramener l’ensemble des habitants d’une même communauté qui ont toujours vécu ensemble, en bonne communion, qu’il faut savoir raison garder pour rétablir la confiance», a-t-il déclaré. Dans ce cadre, a poursuivi le ministre Bouaré, c’est uniquement à travers le dialogue que l’on pourra résoudre les malentendus quelle que soit la nature du conflit.

Les solutions, a-t-il ajouté, ne sont pas hors de notre portée, si nous mettons en commun nos énergies pour venir à bout de cette problématique. «Il est temps que nous revenons à la raison pour rendre notre pays agréable et faire face à l’ennemi commun qui n’est rien d’autre que la lutte contre la pauvreté», a signalé Lassine Bouaré.

Mamadou SY AMAP-Ségou

L’Essor

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